Wilfried Seyi, le boxeur de 19 ans qui a reçu jeudi dernier des mains de Philémon Yang, le drapeau du Cameroun, symbole de la confiance placée en la Cameroon olympic, reste la plus grande chance des médailles pour notre pays à Rio.

Du beau monde jeudi 21 juillet 2016 dans les jardins du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) à Yaoundé. Un parterre impressionnant d’invités avec en première ligne le gouvernement de la République, amené par Philémon Yang, le Premier ministre. A ses côtés,  le ministre des Sports et de l’éducation physique, Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt, le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary, le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, Roger Milla, l’ancien Lion indomptable et non moins ambassadeur itinérant, Nei Futuro Bitencourt, l’ambassadeur du Brésil à Yaoundé ou encore le président du Cnosc, Hamad Kalkaba Malboum. En Guest star, les athlètes camerounais qualifiés pour les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro (5-21 août 2016). La Cameroon Olympic Team est composée de 24 athlètes répartis dans six disciplines. Mais, 12 seulement étaient présents. Et pour cause, apprend-t-on, les 12 volleyeuses se trouvent à Sao Paulo au Brésil depuis 3 mois pour la préparation.

Combler les attentes

Pour le ministre des Sports et de l’Education physique, Bidoung Mkpatt, ce cérémonial n’était que l’expression du sérieux et de la constante sollicitude du gouvernement, soucieux à mettre ses athlètes dans les meilleures conditions possibles. Cela fait deux ans que le projet « Bientôt Rio 2016 » a été mis sur pied, conjointement par le Minsep et le Cnosc. L’idée étant en premier lieu d’accompagner au mieux les athlètes tout au long des qualifications pour les JO, objectif de tout sportif qui se respecte. Le président du Cnosc, lui, préfère jouer la carte de la prudence, sans doute conscient que la Cameroon olympic team de cette année, n’est pas suffisamment compétitive que celle de 2012 à Londres. « Nous allons avec l’espoir que notre participation puisse honorer notre pays, et combler les attentes de ces autorités qui nous ont donné cette occasion de fête.  C’est avec cela que nous irons  jusqu’au bout. Si le sort nous ait contraire, nous allons tout faire pour que notre participation soit des plus honorables dans le cadre des valeurs que la jeunesse du monde essaie  de promouvoir   pour un monde meilleur, pour un monde de paix où il fait bon vivre ».   

Seyi en route vers l’Or

Cette année, la Cameroon olympic team sera amenée par l’un de ses plus jeunes. Wilfried Seiyi a reçu des mains du Pm, le drapeau du Cameroun. Ce jeune boxeur  de 75kg, présenté comme l’une des véritables chances de médaille pour le Cameroun au rendez-vous brésilien, conduira la délégation restreinte avec seulement 24 athlètes et 12 encadreurs. Le pays de Joseph Bessala sera représenté dans six  disciplines sportives : la boxe, le volleyball, l’athlétisme, le judo, la lutte, et  l‘haltérophilie. Le volleyball Dames à lui seul est le plus gros pourvoyeur d’athlètes, avec douze joueuses. Auriole Dogmo représente l’athlétisme, elle a obtenu son parchemin pour le brésil après sa performance de Limbe, où elle a réalisé les minima. Hassan Ndam  Njikam qui avait acquis la nationalité française en 2004 revient porter les couleurs de son pays d’origine. Il a obtenu son ticket en battant  l’ukrainien Denis Solenko dans la catégorie des 81kg dans un tournoi au Venezuela. L’ancien champion du monde représente aussi un espoir de médaille pour cette compétition. Les autres Boxeurs sont Simplice Fotsala, dans la catégorie des 48kg et Smaila Mahaman chez les 64kg.

Manque de respect pour les icônes

A pratiquement deux semaines de l’événement, la Cameroon team est « prête » pour la compétition. Face à la presse il y’a quelques jours, le président du Cnosc a indiqué que « tout a été mise en place pour permettre une bonne préparation des athlètes qui représenteront le Cameroun à Rio ». La tenue officielle de la Cameroon team est une robe traditionnelle de la région du Nord-Ouest. Nos ambassadeurs seront habillés par Zeus, un équipementier sportif italien. Pour le Colonel Kalkaba « le Cameroun n’ira pas à Rio en tant que simple participant. L’objectif est de ramener des médailles comme l’a fait certains par le passé ». A titre de rappel, depuis sa première participation au JO à Tokyo en 1964 jusqu’ à nos jours, soit 13 participations, le Cameroun n’a glané que 7 médailles. Deux boxeurs ont ainsi eu l’honneur de monter sur un podium. Joseph Bessala, de regretté mémoire, a obtenu une médaille en argent à «Mexico 1968» et Martin Ndongo Ebanga est revenu de Los Angeles en 1984 couvert de bronze.

Les footballeurs ont remporté le précieux métal une fois, à Sydney 2000. Et grâce à une triple-sauteuse de génie Françoise Mbango, le Cameroun a obtenu l’or à Athènes en 2004 et à Beijing en 2008. Mais, dans un pays où on manque cruellement de respect pour ses icônes, la double championne olympique, visiblement très échaudée par le traitement à lui réservé par le Comité national olympique camerounais, a choisi de défendre désormais les couleurs françaises, avec le malheur que l’on sait. A près de 37 ans, elle n’a pas pu obtenir les minimas requis pour défendre les couleurs de sa patrie d’adoption, la France. On attend de voir et de juger la moisson de nos ambassadeurs à ce prestigieux rendez-vous.

C.T.