Annoncés comme des pépites et transférés à coups de millions, certains joueurs peinent à convaincre après 28 journées de championnat.

 

Frédérico Bangwen Mbadi : 14 millions FCfa et rien !

Frédérico Bangwen Mbadi a 19 ans et joue au poste d’ailier. Pendant l’intersaison, il a été la grande attraction du mercato camerounais. Pierre Kwemo, le président de l’Ums, a déboursé 14 millions FCfa pour s’attacher les services du joueur formé à la Fundesport (centre de formation de Samuel Eto’o).  «  C’est un milieu de terrain très puissant et à l’aise techniquement. Sa polyvalence est une plus-value. Il nous aidera à gagner le titre et a conserver le trophée de vainqueur de la Coupe du Cameroun », rassurait les dirigeants d’Ums lors de la conférence de présentation du joueur.

Quelques mois après,  la « perle rare » peine à briller. Frederico n’a pas pu convaincre les trois entraîneurs passés par le club cette saison. Aligné une dizaine de fois, il n’a inscrit qu’un seul but. « C’est ton joueur de 14 millions de FCfa ici ? », s’était offusqué Pierre Kwemo auprès d’Olivier Nankam, le premier entraîneur de l’actuel leader de Ligue 1.

Selon ces coéquipiers, il est très difficile s’imposer à Ums,  du fait de la forte pression. Il s’était réjoui de rejoindre Ums après Dac 2000 et une pige en Guinée équatoriale. Après quelques matchs Bangwen est déjà sur le départ. Des sources internes au club annoncent un départ imminent de ce  joueur vers le Danemark.

                                                               Pierre Sylvain Abogo : Le gardien du banc

Une conférence de presse avait été organisé à Douala, le 8 février dernier pour la passation de témoin entre Hugo Patrick Nyamé, à lors gardien de buts des Lions A’ et Pierre Sylvain Abogo, sa doublure en équipe nationale. De retour du Championnat d’Afrique des nations amateurs, Hugo Nyamé, le capitaine de Botafogo, a obtenu un contrat pour l’Angola. Les dirigeants de Botafogo avaient vu en Abogo, le gardien de buts à même de remplacer leur capitaine. Le profil de l’emploi, Pierre Sylvain l’avait. A 19 ans, il avait déjà fait connu la Ligue 1 avec Tonnerre et Canon de Yaoundé, des clubs mythiques. Son arrivée à Douala à la 3ème journée n’a pas arrangé les choses pour Botafogo. Très généreux envers les attaquants adverses, Abogo  a offert des buts qui ont eu pour conséquence de pousser son équipe dans la zone rouge. Depuis la phase retour, Anicet Mbarga Foé, l’entraîneur de Botafogo, se passe de ses services pour essayer de maintenir l’équipe de Douala en Ligue 1.  Formé à la Jeunesse sportive de Ngoulmekong, Abogo est crédité d’un beau parcours en équipe nationale. En une année, il a connu toutes les catégories, depuis les Lions Cadets jusqu’au couronnement en 2015 avec la Can en Guinée équatoriale. Pierre Sylvain a pris part à la Can 2015 entant que doublure de Fabrice Ondoa Ebogo. 

                                                                                   David Eto’o : Il joue pour la foule

Dimanche dernier, on l’a vu une nouvelle fois à la peine contre Samuel Oum Gouet, le milieu de terrain d’Apejes de Mfou. « Je ne suis  supporter ni d’Union, ni d’Apejes.  Je suis là pour voir David Eto’o. On m’a dit que c’est un bon joueur », confiait un supporter dimanche dernier à Mbalmayo alors qu’Apejes recevait Union de Douala. David Eto’o a disputé tout le match sans impressionner. Le frère cadet de Samuel Eto’o a souffert physiquement face à la fraîcheur du milieu de terrain d’Apejes. Une performance résumant  les prestations de David depuis sa première titularisation en Ligue 1,  lors de la 3ème journée contre Panthère du Ndé. Son match le plus abouti cette saison, il l’a réalisé contre Cosmos de Bafia, la lanterne rouge. Le cadet des «  Eto’o » s’était offert un doublé avec notamment un somptueux coup franc direct. La vidéo de cet exploit a vite fait le tour de la toile. L’on croyait alors en la renaissance de l’ancien attaquant du Real Marjoque, le club espagnol qui a révélé son frère aîné dans les années 2000.  Depuis lors, rien à se mettre sous la dent. David se plait plus dans les voyages en Turquie qu’aux entraînements. Acheté pour marquer des buts, il n’a fait que ramener le public au stade de la Réunification lors des matchs d’Union.

                                                                        Arnaud Nsemen : la faute d’orthographe

Qu’on l’appelle « Arnaud Nsemen » ou « Arno Nsamen », il s’agit du même joueur. Transféré à Canon de Yaoundé en provenance de Lion Blessé de Foutouni, Arnaud Nsemen tel que mentionné dans son acte état civil revenait dans le club qui l’a révélé aux yeux du public. Très vite, il a mis d’accord Joseph Atangana, son entraîneur. Promu capitaine, il a contribué au bon début de saison du Kpa-kum. Meilleur buteur après six journées, il a été désigné joueur du mois de février par le Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc).

Les déboires du fils de Dagobert Dang, l’ancien Lion Indomptable, ont commencé lors du match contre son ancien club. Canon de Yaoundé et Lion Blessé  avaient fait jeu égal (1-1) lors de la 7ème journée. Quelques jours plus tard, le match fut homologué au profit de Lion Blessé. Le club de Foutouni ayant émis des réserves de qualification sur l’orthographe et l’âge d’Arnaud Nsemen.  Depuis cette sanction, Canon a perdu son meilleur atout offensif et Arnaud n’a plus disputé le moindre match de Ligue 1.

Caristan Isseri à Maben