Le challenger de Pierre Semengue évoque par ailleurs son avenir dans le monde du football Cameroun après l’élection de jeudi prochain.

                                                                                            Franc Happi

Que deviendra Franck Happi s’il n’est pas porté élu à la tête de la Ligue de football professionnelle jeudi prochain ?

Si je ne suis pas élu, je reprends mes fonctions de président de l’Union sportive de Douala, et je continue mon travail avec plus de vigueur. Je suis candidat à cette élection parce que mes collègues m’ont demandé de porter un projet pour nous. Nous n’avons pas peur de cette élection, parce que les patrons de la Ligue, ce sont les clubs. Rien ne sera plus comme avant après cette élection. Regardez comment la campagne a secoué Pierre Semengue. En un mois et demi il a vu plus de matchs qu’en 5 ans, il a la pression, et il aura encore plus de pression, si jamais il est élu.

 

Vous avez fait savoir que le candidat Pierre Semengue n’a pas encore présenté son bilan à l’ensemble de l’Assemblée générale de la Ligue et contrairement à ce que prévoient les statuts. Quelles conséquences pour l’élection ?

Une élection c’est une fin de mandat. Si nous sommes élus ce jeudi comment allons-nous travailler le lendemain ? Sur quelle base ? Il faut que les comptes soient consolidés et qu’ils aient été validés bien avant. Et c’est à partir de ça que le nouveau président va prendre fonction. Imaginons, comme nous le pensons, que nous sommes élus, où est-ce qu’on va retrouver Pierre Semengue ? Il ne sera plus à la Ligue. Qui va donc valider les comptes ? Le président sortant doit présenter ses comptes huit jours avant la tenue de l’élection, et les faire valider par l’Assemblée générale avant l’ouverture du scrutin. Nous n’avons pas encore reçu les comptes, et nous espérons toujours les recevoir avant l’Assemblée. Nous voulions que cette affaire se passe en fin de championnat. Le président sortant a insisté pour que ce soit en milieu de championnat, pour des raisons qui lui sont propres. La gestion de la Ligue doit revenir aux présidents de clubs, c’est notre affaire.

 

Le général Pierre Semengue a déclaré qu’il a été mandaté par le gouvernement. Etes-vous au courant de cela ?

 

Aucun politique, ni gouvernement n’a pris fait et cause pour Pierre Semengue. C’est du trafic d’influence. Le gouvernement n’a pas pris position dans cette élection. Ce sont des arguments de campagne. Le président Paul Biya demande que la démocratie soit installée et instaurée dans tous les milieux. C’est cette démocratie qui nous permet de nous exprimer aujourd’hui. Si le gouvernement avait pris fait et cause pour Semengue, on ne nous aurait pas permis de tenir cette conférence de presse par exemple. De même, il faut qu’on arrête de penser que les subventions de l’Etat sont attachées à un individu. L’Etat a décidé de subventionner le football, quel que soit celui qui dirige ce football. De plus, il faut reconnaitre que cet accompagnement de l’Etat est insuffisant ; il faut aller vers les entreprises privées, il faut une autre démarche. Ce n’est pas le rêve. Notre budget s’élève à 1 890 000 000 Fcfa. La Fédération camerounaise de football donne 410 000 000 Fcfa à la Ligue de football professionnel par an, a un budget de 1,2 milliards. Comment la Ligue, tel que l’indiquer Pierre Semengue, qui reçoit des subventions de la Fecafoot peut espérer lever 50 milliards par an alors qu’elle est allaitée par la Fédération ? C’est impossible.

Propos recueillis par DNB