Le candidat à la présidence de la Ligue de football professionnel du Cameroun dénonce le « non-respect des Statuts » dans le processus électoral.  

 Franck Happi a préféré se mettre debout pour marquer son respect envers les journalistes présents dans la salle de conférence du Palais  polyvalent des sports de Yaoundé vendredi dernier. Mais surtout, le challenger de Pierre Semengue à la présidence de Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) a voulu porter haut son message, à quelques jours de l’élection.  Dans cette ultime bataille médiatique et où il était question de dévoiler son projet sportif avant le scrutin de jeudi prochain, Franck Happi n’a pas caché sa frustration face aux « manœuvres d’intimidations du camp d’en face », précise-t-il. 

                                                                                     Franck Happi "Le gouvernement doit intervenir"

Premier vice-président de Ligue et ancien collaborateur du général Semengue président de cet organe depuis sa mise en place en 2011, Franck Happi s’est littéralement lâché devant les micros. Accompagné de ses colistiers, entre autres, Saint Fabien Mvogo président de la Ligue régionale de football du Centre et président du club Eding Fc sport de la Lékié, Marthe Ngo Mouaha dite « Dinaly », promotrice de la mythique équipe de Dynamo de Douala, monsieur Happi a fait quelques révélations étonnantes pour ce qui est du déroulement de sa campagne électorale. « Faire campagne aujourd’hui est quelque chose de très compliqué, déplore-t-il. Nous subissons des pressions de partout. Des gens appellent au quotidien mes partisans pour leur demander pour quelles raisons est-ce qu’ils soutiennent le camp des Bamilékés. Dinaly s’il te plait il faudra me donner ce numéro pour que je le communique à la presse afin que chacun puisse vérifier », lance-t-il à l’adresse celle qui constitue l’un de ses soutiens majeurs dans le Littoral.

Premier vice-président du Comité provisoire de gestion (Cpg) de la Ligue et porteur du projet de développement du football intitulé « Notre cause…votre cause », Emmanuel Ngassa Franck Happi  s’est aussi montré dur vis-à-vis de son patron (et désormais concurrent) Pierre Semengue. Selon lui, « le général Pierre Semengue vient de rater l’opportunité de rentrer plus grandement dans l’histoire du football camerounais. Il avait deux possibilités. La première respecter sa parole et ne pas se présenter à cette élection. Un scrutin sans le général Semengue allait donner lieu à un vrai débat, la campagne allait être fair-play comme lors de nos matchs, parce que c’est un président de club qui allait logiquement être porté à la tête de la Ligue.   Le second scénario aurait été que Semengue fasse tout pour être adouber par nous, les 35 électeurs et présidents de clubs ».

Etats financiers

Dans un ton vif, le président du conseil d’administration de l’Union sportive de Douala a donné quelques exemples pour décrire les manquements observés dans le processus électoral en cours. «  Nous sommes à six jours [vendredi dernier] du  scrutin. L’article 23 des règlements de la Ligue exige que l’ordre du jour ainsi que les états financiers du président sortant soient communiqués au plus tard huit jours avant la tenue de l’assemblée générale qui doit les adopter. Malheureusement mes collègues et moi n’avons toujours pas reçu le rapport des activités  du président sortant jusqu’à présent. Ce n’est pas normal».

Frank Happi réclame par ailleurs la publication par le candidat sortant des bilans consolidés de la Ligue, lesquels seront adoptés lors de l'Assemblée générale. « Personne n’en parle, mais nous nous allons en parler avant l’élection. Car à ce niveau il y a une infraction aux Statuts. Le jeu est faussé à l’avance ». Raison pour laquelle « j’interpelle le Premier ministre, le ministre des Sports et le président de la Fecafoot qui ont les tutelles de la Ligue », lance-t-il.

Daniel Ndjodo Bessala