Le Minsep craint de voir renaître les démons de la Can 1972. Une mission d’évaluation la Caf est attendue au Cameroun du 25 au 30 juillet prochain.
Dans exactement 136 jours, le Cameroun accueillera la 10ème édition de la Coupe d’Afrique de football féminin. Du 19 novembre au 3 décembre 2016, les villes de Yaoundé et Limbé seront les capitales du football féminin africain. Sur le terrain, tout semble être fin prêt pour vivre à nouveau une Can au Cameroun, 44 ans après celle de 1972. Depuis quelques temps, on semble être loin des incertitudes qui planaient sur la capacité du pays de Gaëlle Enganamouit, à tenir ce pari. Le stade Omnisport de Limbé a déjà obtenu l’aval de la Caf et celui de Yaoundé retrouve peu à peu sa fraîcheur d’antan. Les responsables du comité technique d’organisation de cette compétition se sont montrés rassurants par la voie de Pierre Noungui, le directeur du tournoi.
Seulement, un cauchemar hante Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt. Le ministre des Sports et de l’éducation physique, redoute une chose et il l’a fait savoir le 29 juin dernier, lors d’une réunion d’évaluation au palais de Sports de Yaoundé. « Nous n’avons pas droit à l’erreur. L’heure n’est plus aux discours ou à la gesticulation. Il faut effacer les souvenirs tristes qui nous hantent depuis 44 ans, après la Can foireuse de 1972. Rien que l’évocation de cette débâcle remplit nos cœurs d’amertume. Pendant longtemps, nous avons été cités en exemple. Nous sommes allés gagner ailleurs, mais depuis, nous n’avons rien organisé. Je recommande visibilité et lisibilité pour que cet évènement connaisse un succès total afin qu’on ne dise pas que nous avons bénéficié des largesses de la Caf », a prescrit le Minsep.
En 1972, le Cameroun a organisé sa première et unique Coupe d’Afrique des nations version masculine. A la fin de la compétition remportée par le Congo, Ahmadou Ahidjo, le chef de l’Etat à l’époque, ordonna une enquête à l’issue de laquelle plusieurs responsables des comités d’organisation furent jetés en prison, accusés de détournements de fonds. C’est dans le souci de chasser ses vieux démons que Bidoung Mkpatt s’imprègne quotidiennement de l’avancée des activités dans les différentes commissions techniques.
On s’inspire de la France
Pour réussir sa Can, le Cochan 2016 est allé puiser l’expertise en France. Une mission a pris part aux rencontres internationales des grands événements sportifs de Paris (Riges). Une autre, interministérielle cette fois, a séjourné dans le même pays pour s’enquérir des activités d’organisation de l’Euro de football, qui se déroule actuellement en France. Conduite par Oumarou Tado, le secrétaire général du Minsep, la délégation a touché du doigt les volets organisationnels et sécuritaires de l’Euro. Le côté festif de la Can 2016 sera assuré par Daniel Charpentier, le directeur général de la maison de la production, spécialisée en ingénierie évènementielle. Agnès Guillard, la directrice de Hopscoth Africa apportera son expertise dans le domaine de la communication et de l’événementiel.
La collaboration entre les deux nations devra produire des résultats d’autant plus que nous sommes rendus à moins d’un mois d’une mission d’inspection de la Caf au Cameroun du 25 au 30 juillet 2016. « Il y a quelques heures (hier, ndlr), la Caf nous a fait suivre ses besoins actualisés concernant l’organisation de cette compétition. Des documents que nous transmettrons au comité d’organisation via la direction du tournoi. La délégation qui séjournera à Douala est Limbé sera composée de cinq personnalités avec pour mission de s’assurer du respect des délais inhérents au déroulement de la Can 2016 », a prévenu Blaise Moussa, le secrétaire général de la Fécafoot.
Caristan Isseri
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