Face à la presse lors de son passage au Cameroun à l’occasion du Guinness match made of black, le légendaire footballeur camerounais pense qu’Eto’o a encore les qualités pour disputer la Can 2019 ».

 

Vous avez souligné que vous avez de l’admiration pour Samuel Eto’o. Pensez-vous qu’il a encore quelque chose à apporter au Cameroun lors de la Can 2019 ?

Je pense que c’est une drôle de question, vu qu’il y a eu une Can en 2017, et qu’il n’y a pas participé. Il a annoncé sa retraite internationale il y a plusieurs années. La question n’est pas de savoir s’il peut, mais s’il veut. Ensuite, si l’entraineur, le garant de l’esprit du groupe est dans cette même volonté. Je pense que sportivement, il a encore des qualités pour défendre les couleurs du Cameroun. Mais, je pense aussi qu’il faut respecter son choix, qui est d’avoir voulu se retirer.

Le Chef de l’Etat peut le sélectionner comme il l’a fait avec Roger Milla en 1990 ?

Oui ! Je ne peux pas dire que le Chef de l’Etat ne peut pas le faire. Il peut le faire.

La Can 2019, c’est dans quelques mois. Portez-vous un regard sur les préparatifs de cette compétition ?

J’ai un regard évidemment. Cette compétition sur notre sol, je la veux pour de nombreuses raisons. D’abord égoïste dans ce sens où je pense pour le sportif camerounais, il y aura une structuration à travers les infrastructures mais aussi à partir de nos dirigeants, qui font le sport au Cameroun, et pas seulement le football, bénéficiera de cette compétition. J’espère que cette compétition sera d’un rayonnement notable, et que derrière, on apprenne pour nos futures activités, et pas seulement le football, de cette compétition là. Organiser une compétition comme celle-ci, c’est aussi améliorer des infrastructures autoroutières, hospitalières, aéroportuaires. Donc, c’est vraiment quelque chose de conséquent dont le Cameroun doit bénéficier.

Le Cameroun est actuellement à la recherche d’un sélectionneur pour les Lions indomptables. Selon vous, quel serait le meilleur profil pour cette équipe ?

Le profil dont je rêve pour un sélectionneur du Cameroun, c’est ce que j’ai trouvé chez certains qui ont su faire vivre cette équipe. Je ne parle pas nécessairement de victoires, mais de celui là qui est capable, s’il est étranger, de comprendre les spécificités du football au Cameroun. Et quand je parle de spécificités, je ne fais pas nécessairement allusion à l’environnement, qui est particulier pour un Camerounais, aussi. Je parle des atouts des camerounais, l’état d’esprit, le physique, l’engagement, ce qu’on a vu il n’y a pas longtemps. Je souhaite beaucoup de courage à l’entraineur qui viendra. En fait, le profil, c’est quelqu’un qui soit à même de mieux appréhender toutes ces réalités sportives, et extra-sportives. Qu’il ait une certaine poigne, qu’il mette en scène des joueurs qui ont des réalités diverses, de par leurs origines ethniques, de par leurs championnats dans lesquels ils évoluent.

Que pensez-vous de la reconversion du footballeur qui est un sujet d’actualité au Cameroun en ce moment ?

La reconversion n’a rien de facile. C’est pour cela qu’il faut la penser, se structurer individuellement quand on est dans une période de sportif. Penser à ce que l’on peut, en termes de qualités propres. Certains ont des coups de chance, et se retrouvent dans des domaines d’activités qui n’ont rien à voir avec le sport qu’ils ont pratiqué. Mais, il faut savoir qu’autour du football, il y a une vraie économie, qui par exemple au Cameroun, n’est pas bien exploité. Et il faut partir sur certaines niches, lorsqu’on ne peut pas arriver sur les activités vues comme les plus évidentes, notamment celles de consultant, entraineur… Et puis, tout le monde n’a pas nécessairement la même carrière, ne suscite nécessairement pas les mêmes attentes. Je sais par exemple que je fais partie des personnes qui sont approchées pour représenter certaines institutions, certaines marques. Par contre, d’autres n’ont pas cette chance là. Il y a une personnalité à exploiter. 

 Propos recueillis par

Rostand TCHAMI