Alors que la Confédération africaine de football, réunie à Accra samedi dernier a décidé du retrait des droits d’organisation du Chan 2018 au Kenya pour instabilité politique ; le sort du pays de Roger Milla reste hypothétique. En l’absence d’un rapport d’inspection, l’instance que dirige Ahmad Ahmad ne peut encore se prononcer sur le maintien ou non du Cameroun comme pays organisateur de la Can 2019.
Pas de miracle pour le Kenya. Comme pressenti, réuni samedi à Accra (Ghana), le comité exécutif de la Caf a annoncé qu’il retire l’organisation du Chan 2018 aux joueurs locaux au pays des Harambee Stars. « A une écrasante majorité des membres présents, il a été décidé du retrait de la compétition au Kenya au regard des retards accumulés et de différents rapports des missions d’inspection conduites dans le pays, dont la dernière s’est déroulée du 11 au 17 septembre 2017 », indique l’instance dans un communiqué en annonçant l’ouverture d’un nouvel appel à candidatures. L’instabilité politique du pays, suite à un énième report de l’élection présidentielle, n’a peut-être pas non plus rassuré la maison mère du football africain à trois mois et demi de la phase finale (12 janvier-février).
Le Comité exécutif a donc accordé un délai de 7 jours aux différentes associations nationales désireuses d'organiser la prochaine édition de la compétition qui met en lumière exclusivement les joueurs locaux. « Instruction a été donnée au secrétaire général de la Caf d’ouvrir immédiatement un appel à candidature pour un nouveau pays hôte. La date limite de recevabilité des candidatures est de sept jours à compter du dimanche 24 septembre. L’identité du pays hôte sera dévoilée dans un délai de 15 jours maximum à compter de l’ouverture de l’appel à candidatures. » Le Championnat d’Afrique des nations contrairement à la Can, met en valeur seize équipes africaines. Il avait été organisé la dernière fois au Rwanda en 2016, remporté par la Rdc, qui s’est qualifiée pour la prochaine édition. Quelques mois auparavant, la Caf avait pourtant décidé de maintenir sa confiance au Kenya. C’était sans compter ce coup de semonce d’Ahmad et ses comparses.
Eto’o et les grandes manœuvres ?
Quid du dossier Cameroun ? Selon des sources bien informées à la Caf, la réunion du Comité exécutif de la Caf était en principe, le terrain aménagé pour retirer officiellement l’organisation de la phase finale de la Can 2019 au pays de Clinton Njié au profit du Maroc qui a porté à bras le corps au mois de mars 2017, la candidature à la présidence de la Caf, du malgache Ahmad contre le camerounais Issa Hayatou. Ce dernier étant devenu la cible des autorités footballistiques du royaume chérifien qui tiennent à régler leurs comptes au bon moment. Mais si l’on s’en tient à l’esprit du communiqué qui a sanctionné le conclave d’Accra, le Cameroun semble avoir un peu de sursis devant lui, comparé au Kenya.
La visite d’inspection pour la Can 2019, prévue en août, a en effet été reportée sine die, suite au « désistement » inexpliqué du cabinet d’audit mandaté par la Caf. Price Waterhouse Cooper avait alors refusé d’être la firme conseil responsable de l’inspection des infrastructures et de l’évaluation de l’avancement des travaux. Prêtant ainsi le flanc à moult interprétations. La logique a donc voulu que le Comité exécutif reprogramme très prochainement une visite d’inspection, histoire de juger sur place. De sources dignes de foi, Samuel Eto’o qui a des grandes entrées à la Caf et à Etoudi, aurait pesé de tout son poids pour calmer les tensions et « sauver » pour le moment la Can du Cameroun.
Inquiétudes autour des préparatifs
Lui que Ahmad a reçu en tête à tête lundi dernier à Kinshasa. Présenté comme le messager le plus convaincant en matière de football, le capitaine d’Antalyaspor avait échangé avec le président de la Caf et son premier Vice-président, Omari. Le meilleur buteur de l’histoire des Lions indomptables s’est totalement engagé à convaincre le bureau exécutif de ce que le Cameroun va réussir à organiser l’une des meilleuresCan de l’Afrique en 2019. Même si le degré de scepticisme est élevé, le Pichichi est hautement respecté par ces dirigeants puisqu’ils estiment qu’il avait en son temps soutenu le changement à la tête de l’instance africaine.
Résultat, en l’absence donc d’un rapport d’expertise sur l’état des préparatifs de la Can 2019 au Cameroun, le Comité exécutif de la Caf a décidé de repousser son verdict sur le retrait ou non de la prochaine phase finale de Can au pays de Roger Milla. « Une réunion de la commission d’organisation sera convoquée dans les plus brefs délais, afin d’élaborer les termes de référence de l’appel d’offres à ouvrir, pour la sélection d’un cabinet d’audit chargé d’effectuer les missions d’inspection des infrastructures devant abriter le tournoi », annonce la Caf. A moins de deux ans de la première Coupe d’Afrique des nations à 24 équipes, le temps presse et le Cameroun se retrouve avec une Fédération camerounaise de football (Fécafoot) sous tutelle, suite à l’instauration d’un Comité de normalisation à Tsinga. Ce qui ne va pas pour autant arranger l’organisation du tournoi.
C.T.
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