Le président de la Fédération nationale des pratiquants du vélo, Fenap Afrique centrale, dresse un bilan à mi-parcours de la Transrégionale camerounaise 2020. Connu sous le nom d’Anaconda dans le peloton, il insiste surtout sur le niveau technique des coureurs.

 

Monsieur le président de la Fenap vélo Afrique centrale, quel bilan pouvez-vous dresser à l’issue de cette première partie de course de la Transca 2020 ?

Le bilan peut être vu sous la forme d’un démarrage en force. Partis de Yaoundé sur l’itinéraire Ayos, avec un déploiement physique, un déploiement logistique, et  surtout une prise de conscience avec les administrations qui nous facilitent le déroulement de nos activités. Sur ce dernier plan, le bilan est très satisfaisant, avec l’intervention du Gouverneur de la région du Nord qui a marqué un grand tournant de la Fenap vélo en nous ouvrant les bras et en définissant les projections de la Fenap vélo avec son concours. Nous pouvons déjà dire que ce tournant marque la paternité d’une organisation qui jusque là était orpheline d’une autorité capable de porter son destin. Sur le plan technique, je peux dire que les équipes se prennent en charge elles-mêmes. Elles s’organisent tant bien que mal. Et le niveau technique est en nette progression. Vous avez vu à quelle vitesse l’itinéraire de Figuil – Garoua a été parcourue, à quelle vitesse on a également avalé la falaise de Ngaoundéré. C’est toute une dynamique de compétition, un dynamique concurrentielle qui est en œuvre. Et cela ne peut que produire de bons résultats. Sur le plan sanitaire, beaucoup de membres de notre délégation ont pris du froid. Et je peux aussi dire de la variation du climat entre l'Extrême-nord et le Nord y compris l'Adamaoua, donc cette variation de climat a fait passer le froid dans les gorges. Heureusement, il n’y a pas de cas de maladie. Le succès est dû aussi au fait que personne n’a abandonné, si ce n’est une étape où le coureur Toukour a vu son vélo perturbé par une panne technique. Au bilan du classement, nous avons Nounawe qui est en tête. C’est un coureur très fort, il caracole en tête avec Tatsinkou Titi. Donc, l’ambiance est bonne. Nous sommes déjà montés en force. C’est pour dire que les étapes qui vont suivre sont des étapes de titans qui seront parcourues avec la même intensité

A mi-parcours, est-ce qu’on peut dire que ça roule vite dans le peloton ou ce n’est pas encore la vitesse de croisière comparé aux éditions antérieures ?

La question est bien posée. Et la réponse est affirmative. Parce que la vitesse augmente en fonction du niveau de performance des coureurs. On a réalisé que presque 70% des coureurs ici font partie de la cuvée antérieure. Ils ont pris un grand avantage sur le plan technique et sur le plan de la performance, et tout cela relève l’esprit de compétitivité. Et l’esprit de compétitivité met la charge sur les coureurs et ça augmente la vitesse de déplacement du peloton et celle des plus méritants. Ces plus méritants viennent de toute part et ce sont des coureurs qui ont déjà des palmarès. Ils ont décidé aujourd’hui de mettre cela sur la piste et ça donne un résultat très intéressant. Je peux dire sans risque de me tromper que la vitesse est en nette progression.

Quel regard portez-vous sur la performance de Progiciel vélo qui domine les débats jusqu’ici ?

Pour la performance de Progiciel, nous ne pouvons rien dire d’autre que de leur souhaiter de se maintenir à la place qu’ils occupent aujourd’hui, celle de la meilleure équipe au classement général. Mais n’oubliez pas qu’il est plus facile de se hisser au sommet d’un podium que de se maintenir. Parce que dans ses trousses, elle a une équipe comme EGM vélo club ainsi que les Bâtisseurs. Ce que nous pouvons dire, c’est que Progiciel regroupe des coureurs beaucoup plus soudés qu’ailleurs. Leur leader est charismatique, Il a un potentiel illimité. On le pensait essentiel dans les sprints, hier il a prouvé qu’il est aussi un très bon grimpeur. Ils couplent à l’heure actuelle et le maillot jaune et le maillot blanc à pois rouge. A côté de lui, se trouvent des gars, même si leur niveau est moyen, ils sont soudés, ils ont une très bonne stratégie qui est celle que leur implémente leur capitaine qui malheureusement ne va pas prendre le départ pour fait grave dans le peloton. Voilà ce que je peux dire de la performance de Progiciel vélo club.

Derrière le Président Flavien Guetsa se cache le redoutable Anaconda. Vous êtes vous-même un compétiteur. Quel bilan sur le plan personnel et sur le plan collectif ?

C’est vrai que je suis compétiteur, mais un compétiteur d’un âge avancé, et davantage considéré comme un observateur ou alors comme un sportif de santé. Quant au club qui est le mien, Achega vélo club en l’occurrence, nous avons un bilan satisfaisant, parce que nous avons des individualités telles que Tatsinkou Titi et Kakeu Junior. Pour le reste, nous cherchons la forme. C’est un bilan qui n’est pas tout à fait déplorable, parce que de temps à autres, nous faisons des actions d’éclat. En dehors de ces coups ponctuels, nous n’avons pas suffisamment de coureurs de niveau aussi élevé que ceux de Progiciel. Mais avec une tactique beaucoup plus affinée, nous avons l’ambition de gagner encore au moins une étape et de monter aussi au podium par équipes. Sur le plan individuel, je suis parfaitement satisfait de mes performances. Parce que depuis le début de la compétition, je n’ai pas démissionné. Mon vélo non plus n’a pas posé de grand problème, sinon deux crevaisons, mais c’est gérable. Étant déjà à Ngaoundéré aujourd’hui (hier, 17 décembre, Ndrl), nous pensons que les étapes se dérouleront avec la même concentration et la même détermination. Parce que nous avons besoin de tous ces critères pour arriver à bon port.

Propos recueillis par Achille KAMGA

(Source : Le Messager)