La cité capitale économique, Douala n’est pas seulement réputée pour l’opération ville morte lancée dans les années de braise entre 1990 et 1992 pour l’implantation du multipartisme au Cameroun et la grève de la faim observée en février 2008. La ville aux berges du Wouri est caractérisée par sa population divergente et ses activités plurisectorielles. Gand reportage à Douala...
Des jeunes qui gagnent leur vie à travers "le call box"
A Douala il y a du beau monde, l’on vit dans un four tout où chacun se débrouille pour gagner son pain au quotidien, les conditions de vie sont précaires et on se bat comme on peut pour joindre tous les bouts. Dans ces conditions difficiles, les habitants de Douala dont plusieurs viennent des autres régions du Cameroun, ne blaguent pas avec leur boulot, ces débrouillards comme on le dit dans les quartiers, ont « le sang à l’œil » donc, ils ne blaguent pas avec leur job.
En parcourant les artères de la capitale économique du Cameroun, il est facile de constater que les petits métiers envahissent les rues, le secteur informel devient difficile à organiser. Tenez, dans le secteur de la téléphonie mobile, les acteurs ne sont pas seulement installés dans les « calls box » en plein carrefour ou en bordure de la route mais ils ont opté pour une autre façon de chercher de l’argent par des marches à travers la ville de Douala, ce sont les « calls box ambulants ». A Douala si vous dormez votre vie dort aussi et si vous êtes inspiré vous gagnerez beaucoup d’argent et on dira tout de vous.
Parmi les débrouillards de Douala figurent en bonne place les pousseurs qui, grâce à leur porte-tout réussissent à se faire les poches pleines. Ces travailleurs du secteur informel transportent des charges énormes et parcourent tous les jours de grandes distances, leur mission est vraiment pénible car, sous le soleil et sous la pluie, les pousseurs de Douala exercent, pas de complexe et de honte à faire ce travail. Curieusement et contre toutes attentes ces hommes parfois sous estimés épargnent une partie de leur salaire journalier et le soir après les souffrances de la journée ils ‘arrêtent dans un bar du coin pour étancher leur soif en prenant une bouteille de bière bien glacée, ils ont souvent sollicités par certaines belles de nuit qui parviennent à les séduire pour leur extorquer un peu d’argent, l’argent n’ayant pas de couleur.
A Douala, il faut pousser sa vie
Bien que des mesures soient prises par les autorités du pays pour interdire l’activité commerciale des enfants, l’on se rend compte que plusieurs parents envoient leurs enfants faire du commerce dans la rue, ceux-ci prennent d’assaut les bureau, les bars et autres milieux dangereux, ils prennent de nombreux risques à traverser les chaussées avec des plateaux sur la tête et ne sont à l’abri des accidents, ces enfants filles et garçons âgés entre huit et quinze ans sont exposés au détournement et même aux viols. Difficile d’imaginer le nombre d’enfants qui disparaissent au quotidien à Douala, aux parents de prendre leurs responsabilités et aux autorités de faire un véritable suivi de la mesure interdisant l’activité commerciale faite par les enfants.
Ben Skin
Les plus grands débrouillards que l’on rencontre à sont les conducteurs de motos-taxis encore appelés « ben skineurs », ceux-ci sont les grands maîtres de la route qui ne laissent respirer personne. Ils sont omniprésents dans toutes les grandes artères de la ville de Douala, ils gouvernent les carrefours et occupent tous les espaces libres, dans les embouteillages, ils trouvent toujours des issus pour s’en sortir, ils sont rapides et permettent aux usagers d’honorer leur rendez-vous à temps mais seulement ces hommes aux blousons dégageant parfois des odeurs nauséabondes prennent des gros risques en rivalisant avec des camions gros porteurs et la rivalité se solde le plus souvent par une collision au cours de laquelle le conducteur de la moto est écrasé parfois avec ses clients parce que ces conducteurs de motos-taxis font des surcharges remarquables sur leur moto sans que cela inquiète les autorités de la ville.
le "Ben Skin", activité phare des jeunes à Douala
Face aux conducteurs de motos-taxis ce sont les autres usagers qui doivent faire preuve de prudence car, si un « benskineur » vous percute dans la rue, il a deux choses à faire soit vous présenter simplement les excuses parce que ne disposant pas d’argent pour vous conduire à l’hôpital, soit il prend immédiatement la poudre d’escampette, lorsqu’il est coincé par la foule il s’engage à vous transporter à l’hôpital où il vous abandonne sans se présenter devant le corps médical afin que l’on prenne soin de vous. Voila comment beaucoup de citoyens perdent leu vie à Douala.
Si par mégarde vous bousculez un conducteur de moto - taxi à Douala, préparez vous à vous soumettre aux pressions violentes de ces individus prennent d’assaut le site de l’incident, immobilise votre véhicule et vous obligent à vous occuper de leur collègue victime. Même le « benskineur » de passage ne maîtrisant pas les contours de l’affaire gare son engin pour vous sermonner, à ce niveau la solidarité agissante des « benskineur » est notoire. Il aussi important de préciser qu’autant les conducteurs de moto – taxi sont accusés d’être au centre de l’insécurité dans la ville, autant il leur est reconnu leur parfaite organisation et leur efficacité dans la mise des malfrats hors d’état de nuire.
Prudence
Les conducteurs de moto – taxi jouent un grand rôle dans le transport des populations à Douala mais tout ce qu’on leur reproche n’est autre que le désordre urbain. Ils font un métier à gros risque surtout dans la nuit où plusieurs d’entre eux sont agressés et même tués dans certains coins de la ville par des malfrats ou des pseudo- clients qui finissent par disparaître avec leur engin. Autre chose à savoir de nombreux faux conducteurs de motos – taxis sillonnent la ville et dans la nuit ils se permettent de dépouiller leur passager en usant de plusieurs méthodes dont la plus réputée est la simulation d’une panne sèche d’où l’arrêt de la moto dans un secteur obscur et peu fréquenté résultat des courses les complices du faux conducteur de la moto sortent de leur cachette et vous intime avec violence l’ordre de vous débarrasser de tous vos biens et après leur forfait, ils s’évanouissent dans la nature : prudence à ceux qui empruntent la moto à des heures tardives.
Malgré l'interdiction par le gouvernement, le travail des enfants a la peau dure à Douala
Il ne fait aucun doute de nos jours que les débrouillards de la ville de Douala sont d’une importance remarquable dans tous les secteurs de la vie actives mais la désorganisation et le manque de suivi entraînent un laisser aller qui donne droit à toutes les transactions possibles et parfois mafieuses : les passeurs de la drogue en savent davantage sur le rôle capital que jouent les acteurs des petits métiers dans la circulation de ce stupéfiant qui ouvrent les portes de la prison à plusieurs innocents.
Guillaume TCHOUPO SAPHIR
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