Suite au décret du haut commandement signé le 22 mai 2017, par le Président de la République qui a muté le Sous-préfet de l’Arrondissement de Banka, Landry Patrick Adjedja à Makak en remplacement de (Mbia Etoundi Gilles) ; le Sous-préfet de l’arrondissement de Banwa, André Noa à Ndikimineki en remplacement de (Souïbou Moussa).

 

Le Sous-préfet de l’Arrondissement de Kekem, Jean Claude Ilouga admis à faire valoir ses droits à la retraite, en remplacement de (Tayanou André). Le Préfet du Département du Haut-Nkam Mamoudou a présidé les 06,07 et 08 juin dernier aux cérémonies de passation de commandement entre les Sous-préfets entrants et sortants. Mais, avant de quitter définitivement le Haut-Nkam, les chefs de terre se sont prononcés sur leur départ. Lisez plutôt. 

Interviews réalisées par Gilli Boutchouang

 

  1. André Noa, Sous-préfet de l’Arrondissement de Banwa

Le décret du Président de la République du 22 mai dernier, fait de vous le nouveau Sous-préfet de l’Arrondissement de Ndikiminiki. Quel commentaire faites-vous suite à votre départ du commandement dans l’Arrondissement de BANWA et qu’elle est la situation qui vous a le plus empêché d’avoir le sommeil tranquille pendant votre séjour à la tête de cet Arrondissement ?

Avant de me prononcer, je tiens tout d’abord à remercier le Chef de l’Etat pour la confiance renouvelé en ma modeste personne. Vous savez que, l’autorité Administrative est un fonctionnaire qui est appelé à travailler partout où, le Chef de l’Etat lui confie les missions. Quand à une situation qui m’a empêché d’avoir le sommeil tranquille, je ne crois pas qu’à Banwa j’ai rencontré une situation qui est allée dans ce sens. Toutes fois, il y a eu des dossiers cruciaux comme la situation de Bayon-Fomessa et la succession à la chefferie de Fombelé.

Quelles appréciations faites-vous du maire de la commune de Banwa avec qui vous avez collaboré pendant 2,5 ans et quels conseils pouvez-vous donner aux Banwa pour mieux développer leur localité ?

Mes relations avec le maire de Banwa étaient de très bonnes relations. Quand je suis arrivé à Banwa (il hésite... et continu ainsi : il y a des choses que je ne peux pas vous dire), j’ai pris un peu de distance pour mieux observer et après nous avons commencé une franche et bonne collaboration dans le sens du développement de l’Arrondissement de Banwa. Et au moment où, je m’apprête à partir de cet arrondissement, je peux vous dire qu’entre le maire de la commune Banwa et moi, il n’y a pas eu de tsunami pendant tout le temps que j’ai passé à Banwa.  S’agissant des conseils que je peux donner aux élites Banwa, c’est de les inviter à être unies. Lorsqu’on est uni, on parler plus facilement du développement. A Banwa, il existe une association dénommée ADEBA (Association pour le développement de Banwa). C’est une structure qui était sensée pousser le développement de la localité, mais, elle se limite seulement à remettre les cadeaux le 11 février. En trois années passées à Banwa, l’ADEBA n’a jamais convoqué une séance plénière pour réfléchir sur les problèmes qui freinent le développement de Banwa. Aussi, je tiens à dire qu’il y a une situation grave qui prévaut à Banwa, c’est le tribalisme à outrance. Par ce que, les Banwa trouvent que nous qui sommes fonctionnaires, qui travaillons à Banwa, ne sommes pas chez nous. Les Banwa se comportent comme s’ils sont dans un autre état, parce qu’ils vont jusqu’à taper sur les fonctionnaires et leur dire que « Tu es chez nous, rentre chez toi ». Pour peu que, le Sous-préfet, le Commandant de brigade, où tout autre fonctionnaire  veut réprimander une action, on vous dit qu’ici à Banwa nous sommes chez nous, vous ne pouvez rien nous faire. Or, lorsque les populations sont réfractaires aux fonctionnaires, je ne sais pas comment on peut se développer. Donc, l’un des problèmes qui minent le développement de Banwa, c’est le tribalisme. Et ce tribalisme est accéléré par le fils de Emaleu. Voilà un jeune enseignant qui a été recruté parmi les 25 000 et qui se retrouve à Banwa pour semer la zizanie au lieu de se mettre au travail pour lequel il a été affecté à Banwa. Emaleu Giscard Xavier qui a pour matricule 723834B, recruté au grade IC 25000 était parmi les gens qui ont lancé le mot de grève lors de la tenue du dernière conseil municipal de la commune de Banwa, il était parmi les co-auteurs de la lettre qui demandait aux conseillers municipaux de ne pas siéger, il était parmi ceux qui ont monté le coup pour bastonner le Délégué des Sports pour avoir voulu faire correctement son travail… Qu’est ce qu’un enseignant comme lui peut dire à ses frères ? Il est l’un des auteurs de tribalisme à Banwa et mérite d’être expulsé de cet Arrondissement pour des réunions qu’il tient pour dire que, c’est eux qui décident à Banwa, parce qu’ils sont chez eux, les fonctionnaires étant les étrangers. C’est un facteur de sous développement qui est entrain de vouloir prendre corps  à Banwa et je l’ai fait savoir au Préfet. Lorsque le décret présidentiel me mutant de Banwa tombe, il va donner à boire à certaines personnes en leur disant que, le Satan est parti. Voilà comment il traite l’autorité Administrative de Satan. Cet enseignant à toujours tiré Banwa vers le bas quand les autres font les efforts pour le tirer vers le haut.

 

Dites-nous Chef de terre, où en est-on avec le problème de succession à la chefferie Fombelé ?

 

Fombelé étant une chefferie de 2ème degré, le règlement de ce litige dépend du Préfet du Département du Haut-Nkam à qui, j’ai fait un compte rendu de la situation. Il se penchera sur ce dossier pour trouver une solution définitive à ce problème de succession à la chefferie Fombelé. En tant que Sous-préfet, j’ai essayé par deux fois de suite de réunir les forces vives au foyer de la case communautaire de Fombelé pour leur rappeler que, la chefferie Fombelé est la plus ancienne à Banwa, qu’elle fut même la première chefferie de Banwa, d’où est partie plusieurs chefs Banwa et qu’il était urgent qu’on trouve une solution définitive et durable pour que cette chefferie renaisse. Malheureusement, nous n’avons pas trouvé une issue de la sortie de la crise et j’ai compris qu’il y 9 notables qui bloquent la succession à Fombelé. A la mort du père de Dejoly, qui était le chef Fombelé, celui qui devrait en principe succéder au défunt chef était âgé de 18 mois seulement et ne pouvait pas gérer valablement la chefferie. Il fallait un régent pour assumer l’intérim en attendant que, le chef atteigne l’âge de la maturité. Le choix est alors porté sur Tchokouadeu pour assumer l’intérim à la chefferie. Un procès verbal est établi pour matérialiser ce choix. Mais, le contenu du PV sera modifié avant d’aller le déposer chez le Sous-préfet de Kekem. Le procès verbal de désignation d’un régent à Fombelé, deviendra donc, le procès verbal de désignation d’un chef à Fombelé. Je ne sais pas si dans les chefferies de l’Ouest un frère hérite à un frère ? Sauf, si vous me dites le contraire. Ce qui est curieux est que, ce sont les mêmes notables qui ont géré le village avec le défunt chef qui vont transformer le procès verbal de régence en procès verbal de consultation lequel a entrainé l’homologation de Tchokouadeu, alors que le Préfet n’avait jamais procédé aux consultations légales. Le pot aux roses est découvert lorsqu’il faut organiser les funérailles pour trouver un successeur au défunt chef. C’est alors que, le régent brandi son homologation qui le reconnait comme chef de 2ème degré de Fombelé. Ce document est venu bloquer les funérailles à Fombelé. Tchokouadeu avec son homologation signée par l’autorité est devenu le chef administratif. Et Arnaud, le chef coutumier. Malgré son homologation, Tchokouadeu qui siégeait avec les chefs Banwa se voit expulsé de l’association des chefs. Pour éviter que le bicéphalisme ne s’installe, Tchoukouadeu va reconnaitre les faits qui lui sont reprochés et va  demander pardon aux princes. C’est alors qu’il rassure toutes les parties que, la chefferie va rentrer là ou elle était après son décès. En tant Sous-préfet ayant passé 3 années à Banwa, je n’ai jamais effectué une tournée de prise de contact à Fombelé à cause de la chefferie qui était bicéphale. Et quand Tchokouadeu est venu me voir, je lui ai posé le problème et il m’a dit monsieur le Sous-préfet vraiment vous savez que les honneurs d’un chef quand on les a déjà, pour partir c’est très difficile. C’est parce qu’il n’avait pas la qualité de chef qu’il avait été écarté de la réunion des chefs Banwa. Il ne faisait plus parti, parce qu’il avait créé un précèdent ou, un frère peut hériter à un frère à la chefferie, et les chefs l’ont mis de côté. A sa mort, tout le monde s’attendait à ce que les choses rentrent dans l’ordre. Malheureusement, avant de partir, il prend le soin de désigner l’un de ses enfants pour le succéder. Le document a été fourni à la dernière minute et on ne sait pas d’où il est  sorti. C’est cette situation qui créée le problème à la chefferie Fombelé jusqu’à l’heure actuelle. Les même 9 qui m’ont accusé de freiner le développement de Fombelé, sont les mêmes 9 qui produisent les documents et ont déjà produits environ 3 successeurs à Fombelé. Retenez que, Tchokouadeu a passé 32 ans comme chef et il n’avait jamais  passé une seule nuit à la chefferie. Il avait pour intension de construire une chefferie là ou il habitait. Est ce qu’un chef qui succède à son père   peut aller créer une autre chefferie ailleurs, loin de ses ancêtres ? Pour moi, si quelqu’un veut être chef à Fombelé qu’il aille habiter à la chefferie Fombelé, là bas, les ancêtres vont lui parler. Il est temps que les gens soient un peu lucides pour voir clair dans cette affaire. Lors de notre dernière rencontre avec les princes et notables, j’avais dit que je laisserai une machette et que celui qui veut être chef devrait aller à la chefferie pour la nettoyer et y habiter. Il se pourrait que Arnaud y est allé pour faire le travail. Et quand il vient à Fombelé il habite à la chefferie alors qu’aucun enfant du défunt chef n’y allé depuis lors. Pourquoi ? C’est pour vous dire que, le problème de succession à la chefferie de Fombelé n’est même pas un peu compliqué. Il suffit seulement qu’on demande aux gens d’aller entrer à la chefferie et d’aller s’assoir sur la chaise pendant une semaine pour parler avec les ancêtres et on verra le résultat. En tout cas, le dossier de la succession à la chefferie est sur la table du Préfet du Département du Haut-Nkam. Il saura régler ce problème qui, d’après moi n’est pas compliqué. C’est un dossier qui a connu beaucoup de spéculations et il était important que je m’attarde sur le sujet pour faire comprendre à l’opinion public ce qui se passe à Fombelé. Pour confirmer ce que je viens de dire, je vous instruit d’aller vous entretenir avec le chef Fonti, il vous dira les mêmes que je suis entrain de vous dire et peut être même vous donner plus d’informations qui vont éclairer d’avantages l’opinion public.