Après l’enclenchement de la mise en eau totale du barrage en ce mois d’aout 2016, il faudra attendre novembre de cette année pour que le remplissage de la retenue atteigne les 6 milliards de m3 d’eau escomptés.

Pari tenu pour Electricity development corporation (Edc). La mise en eau définitive du Barrage hydroélectrique de Lom Pangar vers la deuxième quinzaine du mois d’aout. Théodore Nsangou, le Directeur général de l’entreprise en charge de la construction et l’exploitation des ouvrages de régularisation des eaux de bassins, maitre d’ouvrage du projet hydroélectrique de Lom Pangar, avait pris l’engagement, le 11 juin dernier, d’enclencher la mise en eau définitive du barrage à la période indiquée supra. Et la descente sur le théâtre des opérations, du maitre de céans, ce 17 aout 2016, a permis de se rendre à l’évidence qu’il n’existe plus aucun doute sur cet engagement. Le barrage de Lom Pangar est prêt pour le remplissage total à 6 milliards de mètres cube. « J’avais annoncé la mise en eau définitive en aout 2016. Nous y sommes. Nous nous sommes assuré à partir d’un ensemble de paramètres et fonctionnalités techniques, sécuritaires et environnementaux, que les conditions sont réunies pour le remplissage de la retenue à 6 milliards de m3 d’eau », s’est réjouit Théodore Nsangou à l’issue de sa visite de travail ce 17 aout.

Processus lent

Si la mise en eau définitive du barrage est effective depuis cette mi-aout, il convient de préciser avec les ingénieurs des travaux, que cette période ne marque pas la fin des travaux, encore moins ne signifie que le barrage sera réceptionné. Elle symbolise simplement l’atteinte des jalons décisifs qui conditionnent le remplissage complet de la retenue. Guillemot Thibaut, l’ingénieur barragiste qui est le chef d’aménagement adjoint du barrage de Lom Pangar, confirme que « le remplissage a commencé et nous atteindrons les 6 milliards escomptés d’ici novembre 2016 ». L’ingénieur renseigne que la mise en eau est un processus lent et progressif qui consiste à partir de la fermeture des vannes de restitution, à stocker progressivement et en fonction des apports le volume d’eau utile pour le remplissage de la retenue. Notons qu’à Lom Pangar, le processus qui mène au remplissage à 6 milliards de m3 avait été enclenché en mars 2015. Une date qui marque la fermeture des vannes de restitution. Aujourd’hui, les ingénieurs estiment à quelques 2 milliards de m3 le volume d’eau déjà stocké dans la retenue. Ce qui correspond à un plan d’eau de plus de 250 km2 de surface entre le Lom et le Pangar. Cet espace sera de 540 km2 lorsque le volume d’eau atteindra 6 milliards de m3.

Sécurité et qualité

Les deux échéances les plus importantes restent donc novembre 2016 pour la réception provisoire du barrage et juin 2018 pour la mise en service de l’usine pied. Pour l’heure, le taux d’exécution global des travaux de construction du barrage de Lom Pangar est estimé à 96%. Sur le terrain, à en croire les équipes techniques, les activités ont connu une évolution significative ces dernières semaines. Notamment avec la pose des équipements d’évacuation des eaux au niveau des vannes de surface.  Guillemot Thibaut confie par ailleurs que les travaux se sont accélérés au niveau de la crête du barrage avec la finalisation des remblais et le bitumage des routes d’accès. Il faut aussi relever que les travaux se concentrent au pied du barrage en aval pour la réalisation de la préfosse d’érosion, ainsi que le seuil de ré-oxygénation. Il s’agit de deux ouvrages essentiels qui permettront de renforcer la sécurité du barrage d’une part et d’assurer la qualité de l’eau d’autre part.

Pour mémoire, le projet hydroélectrique de Lom Pangar vise l’augmentation de la capacité de production d’électricité et la réduction des fluctuations saisonnières de débit du fleuve Sanaga, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’électricité au Cameroun. D’une capacité utile de retenue de 6 milliards m3 d’eau, c’est le plus grand barrage réservoir jamais réalisé au Cameroun. il permettra, à sa mise en service, de réguler le débit de la Sanaga pour le porter de 640 à près de 1040 m3/s, de façon à saturer la débit des ouvrages de production d’électricité existant sur le fleuve.

Achille KAMGA

envoyé spécial à Lom Pangar