Il marquera le début du troisième triennat de la réforme budgétaire engagée par le gouvernement depuis l’exercice 2013.

 

Les responsables techniques des Administrations intervenant dans la chaîne de préparation budgétaire participent depuis hier, et ce, jusqu’à ce jour, à un séminaire de lancement des activités de préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2018. Il s’agit pour le gouvernement non seulement d’outiller ces acteurs à une préparation efficace des budgets des différentes Administrations. Mais aussi, de les sensibiliser sur les délais et la cohérence de la chaîne de planification-programmation—budgétisation—suivi/évaluation. Il est aussi question de présenter le contexte et les orientations de la préparation budgétaire pour l’exercice 2019, adresser les insuffisances de la préparation des années antérieures, fournir les indications sur les tendances de la politique économique et financière de l’Etat pour 2019, ainsi que les outils méthodologiques de la préparation du budget aux Administrations.  

Le ministre des Finances, Louis-Paul Motaze qui a présidé l’ouverture des travaux hier mardi 29 mai 2018, a indiqué que la préparation du budget 2019 « est particulière ». Car, marque-t-elle le début du troisième triennat de la réforme budgétaire engagée par le gouvernement depuis l’exercice 2013. « A cet effet, les choix à opérer devront permettre de consolider les résultats obtenus au cours des six dernières années et d’effectuer un saut qualitatif susceptible d’avoir un impact significatif sur les cibles projetées et les objectifs escomptés », a fait savoir le Minfi. La préparation du budget 2019 intervient aussi au moment où le gouvernement doit assurer le respect de ses engagements dans le cadre du Programme économique et financier avec le Fonds monétaire international. Et les différents appuis budgétaires conclus avec les autres bailleurs, notamment l’Afd, la Banque mondiale, l’Union européenne et la Bad. Rappelons que les dernières revues réalisées pour le suivi de ces programmes ont permis de noter des avancées significatives dans le domaine des réformes structurelles. Même si elles ont également souligné la nécessité de poursuivre les efforts en matière de consolidation budgétaire.

Dépenses publiques

Il faut dire que la préparation du budget 2019 repose sur plusieurs défis et contraintes. Entre autres, la lutte contre l’insécurité aux frontières, qui induisent des dépenses de sécurité de plus en plus importantes et imprévisibles ;  la poursuite de la mise en œuvre du Programme économique et financier du gouvernement en intensifiant la politique de développement économique, sociale et culturelle du pays ; la réussite du programme d’appuis budgétaires ainsi que la réalisation des indicateurs de performance dans le cadre de la Facilité élargie de crédit ; la poursuite et l’accélération des chantiers relatifs à la préparation de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football ; la finalisation de la mise en œuvre des projets structurants ; l’exécution optimale du Bip 2019 ; le parachèvement du Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance ; l’opérationnalisation du Plan d’urgence triennal « Spécial jeunes » ; le suivi et la veille de la tendance baissière des cours mondiaux du baril de pétrole ; l’encadrement des populations des zones affectées par l’insécurité ; l’accélération de la décentralisation.

Pour relever ces défis, Louis-Paul Motaze prescrit comme potion, l’observation d’une bonne corrélation entre les potentialités de l’Etat en matière de recettes d’une part et les engagements du gouvernement traduits dans les programmes budgétaires portés par les administrations d’autre part. Avec pour leitmotiv « une plus grande efficience de la dépense publique ». C’est en tout cas dans cette optique que s’inscrit ce séminaire qui vise à tirer les leçons des insuffisances qui ont pu être constatées dans les budgets antérieurs afin d’améliorer substantiellement la qualité des Projets de performance des Administrations que le gouvernement doit soumettre au vote du parlement pour le compte de l’exercice 2019.

Achille KAMGA (Le Messager)