Une session de dégustation a été organisée à cet effet. Objectif, s’habituer aux bonnes pratiques agricoles en vue de valoriser le produit au Cameroun.

 

C’est à un exercice inhabituel que se sont livrés les producteurs de cacao, opérateurs de la filière, autorités et le grand public, vendredi  9 février dernier. La dégustation du cacao d’excellence du Cameroun. Une séance d’initiation qui a permis à ce beau monde de s’essayer à la différenciation de gammes variées de ce produit. L’initiative est du Conseil interprofessionnel du Cacao et du café (Cicc). Qui, en collaboration avec le ministère du Commerce, a fait venir le maitre chocolatier Alexandre Bellion pour animer la session de dégustation. Fruit de l’accord de partenariat signé entre le Cicc et la Confédération des chocolatiers et confiseurs de France. 

Il s’est agi pour les participants d’en apprendre sur la caractéristique du cacao issu des différents bassins de production (Ntui, Bot-Makak et Zoétélé) ; de découvrir les arômes et propriétés organoleptiques du cacao issu des centres d’excellence et de traitement post-récolte ; de sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale sur les propriétés « exceptionnelles » du cacao du Cameroun ; et de positionner la fève camerounaise sur tous les fora et salon de chocolat du monde. Une dizaine de variétés de chocolat sont passées au crible des dégustateurs qui ont chacun apprécié la qualité des différents produits.

Et cette session de dégustation a permis aux participants d’avoir un autre regard sur le cacao made in Cameroun. « Il est important non pas seulement pour les producteurs, mais aussi pour les consommateurs, de disposer d’outils d’appréciation pour mieux établir la différence d’entre le bon et le mauvais cacao. Davantage pour les producteurs qui maitriseront mieux la qualité des fèves qu’ils doivent produire. Car, de la qualité des fèves, dépend la qualité du chocolat », retient Aïssata Babale, une jeune camerounaise qui a participé à cette séance de dégustation.  Il faut dire qu’Alexandre Bellion lui-même a été « séduit par la richesse du terroir cacaoyer camerounais et la capacité des coopératives locales à produire le cacao d’excellence ». Ses pairs et lui ont d’ailleurs participé à la 6è édition de Festicacao en novembre 2017. Au cours de laquelle ils ont découvert les Centres d’excellence de traitement post-récolte du cacao de Mintaba et Si-Mayaï.

Transformation locale

En tout cas, cette initiative participe de la professionnalisation et du développement de la filière Cacao qui s’exporterait à travers le monde entier pour sa qualité haut de gamme. « Quand le Cicc s’engage dans la démarche de professionnalisation de ses membres, notamment les producteurs à travers la mise en œuvre des bonnes pratiques agricoles et post-récolte dans les centres d’excellence, ce n’est pas uniquement pour relever le défi d’image et de reconnaissance du cacao du Cameroun sur le marché international. L’objectif premier de cette démarche est de matérialiser une vision, la valorisation de nos terroirs d’exception. L’étape suivante étant le positionnement sur le marché de haut de gamme convoité par les meilleurs chocolatiers du monde », explique le Cicc.

Notons que la collaboration avec la Confédération des chocolatiers et confiseurs de France, ne se limite pas à la production d’une fève d’exception. Elle intègre aussi la transformation locale de ce cacao et les formations au métier d’artisan-chocolatier. « Un engagement irréversible dans le créneau de forte valorisation et de promotion de l’origine Cameroun dont un pendant est le projet « Cacao contre Chocolat » qui va vulgariser la consommation du chocolat par les planteurs de cacao eux-mêmes », précise le Cicc.

Achille KAMGA (Le Messager)