Le chef de l’Etat Paul BIYA dans l’un de ses multiples discours à la nation déclarait qu’ « au Cameroun il n’y a pas de sport majeur, de sport mineur ni de sport réservé ».Malheureusement et curieusement dans la pratique, les amoureux du sport vivent l’inverse du discours du premier sportif camerounais.
Aujourd’hui, il ne fait pas de doute qu’en matière de sport au Cameroun le football considéré comme le sport roi bénéficie de tous les atouts ceci au détriment des autres disciplines dont les acteurs sont abandonnés a eux-mêmes. Pas de subventions considérables aux fédérations sportives civiles nationales ni de primes de valeurs aux ambassadeurs des sports dits mineurs.
Les athlètes issus des autres disciplines en dehors du football, traversent des moments de galère qui suscitent la honte du pays car, malgré les conditions précaires dans lesquelles ils travaillent, ces sportifs réussissent à glaner des médailles dans les compétitions internationales, honorant ainsi le pays. Dommage les bons résultats obtenus ne font l’objet d’aucune attention, d’aucun geste d’encouragement et d’aucune célébration. Curieusement lorsque le football est en compétition, l’on observe des mouvements autour de la préparation, des moyens sont déployés pour les footballeurs, lesquels exigent les primes avant le déplacement, les batailles et autres tractations se font autour de l’équipe nationale de football du Cameroun mais au finish , le résultat est catastrophique : la coupe du monde Brésil 2014 et la CAN 2015 en Guinée Equatoriale en sont des illustration de l’échec du football camerounais .
Au regard du déroulement des activités sportives au Cameroun, il est évident de faire un constat d’échec et de captiver l’attention des autorités sportives nationales afin qu’elles accordent de l’importance aux disciplines dites mineures, lesquelles regorgent de nombreux et valeureux talents susceptibles de faire la fierté du Cameroun à l’extérieur. Le Cameroun est un véritable creuset de talents, des talents qui sont pour la plupart négligés, méprisés et marginalisés. Blessés dans leur orgueil après avoir valablement défendus les couleurs du pays, ces athlètes trouvent le plus souvent un moyen de disparaitre lors des compétitions internationales, plusieurs d’entre eux changent de nationalité sportive pour porter haut l’étendard du pays d’accueil. Ces enfants sont découragés par les autorités du pays qui ne fournissent aucun effort pour améliorer leurs conditions. Devant certains manquements certains athlètes camerounais préfinancent leurs voyages pour les compétitions internationales, réalisent des belles performances mais sont paradoxalement bottés en touche :c’est le cas de Gérard TOBETH classé troisième mondial de body building and fitness version NBBUI en décembre 2015 et Hervé FAMMOE champion du monde de body building version INBA en juillet 2015. Ces deux sportifs de haut niveau n’ont reçu aucun accueil chaleureux à leur retour du bercail.
De nombreux athlètes offrent au Cameroun des médailles mais ne reçoivent pas des primes liées à ces lauriers. Il s’agit entre autres des jeunes tennismen camerounais champions d’Afrique en 2014 qui sont rentrés au pays dans l’anonymat , des powerlifteurs qui ont ramené des médailles d’or au Cameroun lors du championnat d’Afrique organisé en Algérie en 2014 en l’occurrence Isaac DOMBOU et Audrey ABOUEME qui jusqu’à ce jour attendent toujours leurs primes. Ces dignes ambassadeurs ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes et ne savent plus où donner de la voie. Ils ont tout mis en œuvre pour rehausser l’image du Cameroun mais l’ingratitude des autorités vient briser leur rêve de grands champions.
Sans moyens matériels et financiers, ces athlètes qui travaillent dans la précarité réalisent des exploits extraordinaires à l’étranger et l’on a du mal à croire que c’est dans ces conditions qu’ils évoluent au quotidien pour relever les grands défis mondiaux.
Guillaume TCHOUPO SAPHIR
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