Depuis deux saisons, il protège les cages de la brillante formation de Stade Renard de Melong, équipe championne pour la deuxième année consécutive de la Région du Littoral.

Grâce à sa brillante prestation, il a été désigné meilleur joueur de la finale des Barrages du Championnat D2 du Littoral disputée samedi à Douala. Alors qu’on le voyait proche de la retraite, le gardien de but de 37 ans dit être revenu se relancer au Cameroun après une grave blessure. L'ancien gardien du club de première division égyptien, Harras Hodoo prépare son retour au football de haut niveau. Entretien...

                    

 

Mathurin Kameni

Image: Raoul Foe

Vous voila sacré meilleur joueur de cette finale, est-ce que  cela vous surprend ?

Non, pas du tout. Vous savez, ce n’est pas la première fois que je suis élu homme du match ou meilleur joueur de la finale. C’est juste un plaisir, ça ne me surprend pas. A l’étranger, j’ai été élu maintes fois meilleur joueur de finales ou meilleur gardien et au pays aussi, j’ai remporté la Coupe du Cameroun où j’ai été élu meilleur gardien et meilleur joueur (2000 avec Kumbo Striker, contre Unisport de Bafang, Ndlr). En toute honnêteté, cela ne me surprend pas. 

Est-ce qu'on peut dire que  vous vous sentez comme un poisson dans l’eau dans Stade Renard de Melong ?

Ce serait un peu trop de dire que je me sens comme un poisson dans l’eau. Je me sens comme tout le monde, joueur, encadreur, conseiller de l’équipe, pas plus que ça. 

 

L’année dernière, vous étiez déjà champions du Littoral, cette année, vous remettez ça, qu’est-ce que cela vous réveille comme sentiment ?
Je suis vraiment très heureux. Vous savez, ce n’est pas facile d’être champion de la Région du Littoral, je suis vraiment satisfait.

Est-ce que vous pensez avoir plus de moyens cette année pour aller décrocher l’accession en Ligue 2 ?

Je crois que l’année dernière, on avait commis certaines petites erreurs qu’on a payées cash. C’est ce qui nous a empêchés d’arracher la montée l’année passée. Cette année, nous allons rectifier le tir pour pouvoir accéder à la deuxième division nationale. 

Vous qui avez connu une grande carrière (Kumbo Striker, Coton Sport, Harras Hodoo, Egypte), qu’est-ce que ça vous fait de revenir à un niveau aussi modeste que le championnat de deuxième division de la Région du Littoral ?

Quand vous qualifiez le championnat de deuxième division du Littoral de modeste, je ne crois pas qu’il le soit vraiment. A l’étranger, j’ai eu un choc dans mon club. Après une opération en Allemagne, on m’a donné deux ans et demi de repos. Vous savez, après deux ans et demi de repos, ce n’est pas facile de repartir au haut niveau. Il faut d’abord recommencer comme tout un jeune footballeur pour essayer de travailler et repartir.

                               

 

Mathurin Kameni, caressant son trophée de meilleur joueur des barrages

Image: Camerounsport-info.com

A votre âge,  vous ambitionnez vraiment  de retourner au haut niveau ?

Je ne crois pas être aussi vieux. J’ai juste eu la chance de jouer très tôt et vous savez, quand il y a la forme, l’âge n’a rien à y voir. 

Vous étiez à la CAN 2004 avec les Lions Indomptables en Tunisie, rêvez-vous aussi d’un retour en équipe nationale ?

S’il arrive qu’on ait besoin que je donne un coup de main à mon pays, je le ferai avec joie. C’est mon souhait de défendre les couleurs de mon pays, comme chacun d’ailleurs.

Dans votre équipe, on suppose que vous êtes plus qu’un joueur, quel est votre apport auprès des jeunes qui évoluent à vos côtés ?

Vous savez, j’ai eu la chance de jouer au haut niveau et donc, j’essaie de leur apporter mon petit savoir. Je ne suis pas seulement joueur, je suis encadreur, je conseille les enfants, je les encadre et ils me suivent parfaitement à la lettre. 
 

Vous êtes crédités de très belles performances sur le terrain, qu’est-ce qui fait encore votre force à cet âge-là ?

Quand vous parlez d’âge, ça me surprend. Il y a des gens plus âgés que moi qui jouent. Le plus important pour moi, c’est que j’ai eu la chance d’avoir une très bonne hygiène de vie. Je ne bois pas, je ne fume pas, je crois à l’entrainement, je pense que c’est cela qui fait ma force.  

Propos recueillis par Rupert Myntia