Interrogé en conférence de presse samedi après-midi, le capitaine de la sélection nationale fanion, parle de l’ambiance au sein du groupe à la veille de cette finale historique face à l’Egypte et le sens de ce beau parcours des Lions indomptables à cette 31e Can.

 

 Vous vous êtes fixés pour objectif au départ, de passer le premier tour de cette Can. Aujourd’hui, vous êtes en finale. Avez le sentiment de la mission totalement accomplie ?

Le fait qu’on se soit qualifiés pour les quarts de finale était un objectif à court terme. On s’est donné les moyens pour franchir ce palier. Mais, quand on est footballeur, il faut toujours avoir de l’ambition. Une fois qu’on a atteint cet objectif, on s’est dit qu’il fallait passer ce quart de finale. Nous nous sommes mis dans les conditions idoines pour le faire. C’est pour dire que nous prenons chaque match comme il vient, sans se mettre de pression. Nous sommes en finale, et quand on arrive à cette étape, l’objectif est de gagner. Malheureusement, au terme de ce match, il y aura une équipe heureuse, et une autre qui sera déçue. Mais au vu de notre parcours, je pense que c’est bien ce qu’on a fait. Personne n’aurait mis un centime sur nous et c’est bien dommage parce que celui qui l’aurait fait, aurait gagné.

A qui ou à quoi devez-vous ces résultats ?

Au travail. Nous avons travaillé dur pour en arriver là. C’est le résultat d’un dur labeur. Il y a un coach qui est arrivé avec sa philosophie, et nous les joueurs, adhérons tous à son discours. On savait que l’image des Lions avait baissé. Il y avait un désamour complet entre les joueurs et nos supporters. Donc c’était important pour nous de montrer un autre visage. On s’était dit que si on parvenait à passer le premier tour, on pourra arriver très loin. C’est fait, nous sommes en finale. C’est quelque chose qui n’a pas été simple. C’est un groupe qui vit bien et qui est uni. On va jouer pour gagner. Pour nous, c’est important d’être là. Parce que le football est un sport qui rassemble.

Vous dites que le football rassemble, mais jusqu’où peut-il être important pour le Cameroun à un moment où le pays traverse une crise dans sa zone anglophone ?

C’est vrai qu’il y a de petits troubles dans notre pays. Mais nous en tant que footballeurs, on ne sait que jouer, on essaie de procurer du plaisir à beaucoup de gens. Je sais que pendant toute notre campagne ici, les Camerounais ont pris du plaisir à nous regarder jouer. Bien évidemment on souhaite que les tensions s’apaisent et que tout rentre dans l’ordre. On espère que demain, tout le pays sera uni pour nous pousser vers la victoire.

Avez-vous eu l’occasion de discuter avec vos aînés, pour qu’ils vous disent comment aborder un match contre l’Egypte qui a déjà battu le Cameroun lors de deux finales de Can ?

Il y a une histoire entre l’Egypte et le Cameroun, c’est vrai. Depuis le début de cette Coupe d’Afrique on a brisé quelques signes de malédiction. Demain, on va essayer d’en briser un autre. D’anciens Lions sont avec nous depuis le début de cette Can. On échange régulièrement. Ils nous donnent des conseils bien évidemment. Mais c’est à nous de réaliser ce qu’il faut sur le terrain. Ce n’est pas une façon de dire que leurs conseils ne sont pas importants, mais juste faire comprendre que nous devons plus nous concentrer sur nous-mêmes, avant de regarder l’adversaire. Nous devons faire le match qu’il faut pour gagner.

Propos recueillis par 

Yves Léopold KOM à Libreville