Comme en 2014, le Cameroun s’est incliné en finale de la CAN féminine 2016 face au Nigeria (0-1) samedi à Yaoundé. Une défaite d’autant plus douloureuse qu’elle intervient au pays et sur un but tardif… Les Super Falcons s’adjugent la 10e CAN de leur histoire, confirmant leur statut d’ogre du football féminin sur le continent.

Les larmes d’Aboudi Onguene, la joie de Asisat Lamina Oshoala. Contraste saisissant d’une finale âprement disputée mais remportée, comme d’habitude, par les Super Falcons du Nigeria. Un choc physique. C’est en ces termes que l’on pourrait qualifier la finale Cameroun – Nigeria tellement l’impact physique entre les deux équipes aura été important. Passées les premières minutes de fébrilité ayant suivi le coup d’envoi donné par les Nigérianes, c’est la remuante attaquante camerounaise Aboudi Onguene qui sonne la première alerte. À la 4ème minute, elle manque de peu de conclure par un but un superbe rush dans la défense des Super Falcons. Deux minutes plus tard, c’est la gardienne nigériane Alaba Jonathan qui se troue sur un coup franc d’Ysis Sonkeng mais sa défense écarte le danger. La rencontre se durcit dans l’entrejeu. Les multiples tentatives d’Enganamouit échouent sur le bloc défensif nigérian. Mais l’occasion la plus franche de la première période intervient à la 33ème minute lorsque Ngono Mani perd son face-à-face avec la portière nigériane. La même Ngono Mani tente un débordement juste avant la mi-temps mais son centre est contré et le corner qui en découle est mal exploité.

Espoirs perdus

À la reprise, les équipes affichent les mêmes dispositions qu’en première période mais c’est le Cameroun qui continue de se procurer les plus belles opportunités, sans résultat. Ngono Mani et Enganamouit ne réussissent pas à franchir le rideau défensif nigérian. Les remplacements effectués ne changent pas la physionomie de la finale. Alors que l’on pense s’acheminer vers les prolongations, Oparanozie, récupère un ballon mal renvoyé par la capitaine camerounaise Christine Mani et s’en va battre d’un tir croisé la gardienne Ngo Ndom (83’, 1:0).  Les Lionnes poussées par plus de 40000 spectateurs ne réussiront pas à revenir à la marque. Le coup de sifflet final de la togolaise Aissata Ameyo Amegee vient définitivement enterrer les espoirs des Camerounaises qui s’inclinent pour la troisième fois à ce niveau de la compétition devant le Nigeria qui conserve le trophée remporté en Namibie en 2014. Un trophée que le président camerounais Paul Biya a remis à la capitaine Rita Chikwelu. Dernier acte de deux semaines de compétition unanimement salué sur le plan de l’organisation et du niveau du jeu.

Yves Leopold KOM

 

Réactions d’après match

 Enow Ngachu, sélectionneur du Cameroun

« Nous avons péché au niveau de la finition »

Je félicite le Nigeria qui a montré qu’il reste le meilleur d’Afrique. Nous avons joué du mieux que nous avons pu. Nous nous sommes offerts plusieurs occasions mais on n’a pas pu concrétiser. Le Nigeria a eu une occasion et l’a mise au fond. Nous avons péché au niveau de la finition. C’est cela qui fait la différence avec les grandes équipes. Pour la première fois, nous avons terminé en tête de notre poule. Pour la première fois également, nous avons encaissé notre unique but de la compétition en finale et c’est également pour la première fois que nous perdons face au Nigeria sur un score aussi étriqué.

Christine Mani Patiance, capitaine du Cameroun

« Le Nigeria a montré qu’elle est une équipe très expérimentée »

Le Nigeria a montré qu’elle est une équipe très expérimentée. Nous n’avons pas pu concrétiser nos nombreuses occasions et elles ont réussi à transformer leur seule occasion. C’est aussi cela la compétition.

Florence Omagbemi , sélectionneuse du Nigeria

« Nous avions notre prestige et notre titre à défendre »

Je voudrais féliciter le Cameroun pour la possibilité offerte de produire un beau match. Nous avons eu un parcours en dents de scie et comme champion sortant, nous avions notre prestige et notre titre à défendre. Nous avons eu une ou deux occasions et nous avons marqué. C’est le temps pour nous de célébrer cette victoire. Je suis venue avec l’équipe défendre le titre. Je profite pour demander qu’il y ait davantage de compétitions pour les équipes féminines et que les équipes africaines engagées en compétitions internationales puissent bénéficier du soutien de tous les pays.

Ugoshi Desire Oparanozie , auteure du but de la victoire

« Le niveau de la compétition était élevé »

Comme championnes, nous nous sentons bien. L’essentiel en tant que joueuse c’est d’apporter chacune sa contribution. Et je pense que cela a été le cas. Je dois dire que le niveau de la compétition était élevé et il doit continuer à s’élever pour que nous puissions être plus performantes au niveau mondial.

Y.L.K.