Au sortir de sa première saison complète, l’international camerounais est plus confiant que jamais. Depuis l’arrivée du coach Rudi Garcia à la barre de l’Olympique de Marseille, le jeune milieu de terrain a progressé de manière exponentielle comme l’illustre ses performances lors de la coupe des confédérations Russie 2017 avec le Cameroun. Au micro de nos confrères de la Provence, il fait le tour d’horizon de son actualité.

 

 Alors que la saison va bientôt démarrer, comment vous sentez-vous ?

Je n’ai pas eu beaucoup de vacances, une semaine vite fait avec la famille au Cameroun. Le coach m’en avait donné deux mais je me suis fait mal à la côte à la coupe des confédérations et je suis venu voir le doc. J’ai passé quatre jours à Marseille avant d’aller au pays. Honnêtement, quand tu es dedans, tu te dis qu’il te faut des vacances ; quand tu coupes, tu as envie de revenir. Ça me manquait. J’ai fait une bonne préparation, mon corps répond bien, je reviens petit à petit.

Comment abordez-vous le double rendez-vous face à Ostende ?

On espère aller le plus loin possible en Ligue Europa. Ça passe par les préliminaires. Il faut absolument gagner contre Ostende et les autres, afin de continuer notre aventure. On va tout donner et vendre chèrement notre peau. Cette saison, on a envie de gagner des titres, on ne va négliger aucune compétition.

L’équipe est-elle déjà prête ?

On n’a pas connu de défaites en préparation, c’est plutôt positif. On n’est pas totalement prêt mais on peut affronter ça. C’est le début de saison, les premiers matches sont difficiles, mais je pense qu’on va gagner. L’équipe aura le temps de se parfaire. On est prêt.

Sur un plan personnel, comment abordez-vous cette troisième saison à l’OM ?

J’ai envie de jouer le maximum de matches. L’équipe possède beaucoup de joueurs d’expérience et de qualité, je ne peux que progresser. Je veux aller le plus haut possible. Grâce au travail, à mes qualités, à la confiance que j’ai en moi, aux soutiens du coach, de mes partenaires, j’espère aller le plus loin possible, progresser à vitesse grand V.

Beaucoup vous définissent comme un bourreau de travail...

J’essaie d’en faire plus et à côté. Pour moi, le talent ne suffit pas. Il y a plein de joueurs talentueux ; ce qui fait la différence, c’est le travail en plus. Je le vois avec les plus grands comme Ronaldo ou, ici, Pat’ Evra. À son âge (36 ans), il continue à travailler comme un fou. Il fait partie de ces grands qui me motivent, me poussent à me surpasser. Avec l’aide du staff, j’essaie de me donner à fond, de me dire que rien n’est jamais acquis. Je suis super-exigeant, dur avec moi-même. Le coach me dit de relâcher parfois la pression. Mais je suis comme ça, j’aime la perfection. Je veux m’améliorer sur tous les niveaux. J’ai envie d’être un joueur complet qui peut apporter à cette équipe et franchir des paliers. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, il fait du temps, de la patience, beaucoup de travail.

En quoi consiste votre travail en plus ?

Paolo (Rongoni, responsable de la préparation, ndlr) est parfois très dur avec nous, mais c’est nécessaire. Il est tout le temps à notre disposition. Cette année, son staff est beaucoup plus grand, il est aux petits soins pour le travail supplémentaire. Quand tu veux en faire plus, tu lui demandes en fonction de ce que tu veux faire : l’explosivité, la puissance... Il voit ce qui est bien pour toi, te fait un programme. On se voit beaucoup (sourire). Il a envie de m’aider. Il m’a dit : « Je vais faire de toi un monstre ». Je lui ai répondu qu’il n’y avait pas de souci, que j’allais travailler dur. Il va me permettre de développer mes capacités au maximum.

D’où vient votre envie de vous surpasser ?

Je ne sais pas si j’ai toujours eu ça en moi. Ce que je sais, c’est que je donne tout pour ceux qui croient en moi et pour prendre du plaisir. Je veux me surpasser en permanence pour les supporters, ma famille, le coach, mes coéquipiers, tous ceux qui sont au quotidien avec moi et me disent que j’ai des qualités et que je vais aller très loin. Certains me disent que j’ai une marge de progression incroyable et un potentiel énorme. Parfois, tu ne t’en rends pas compte. Mais j’ai envie de voir ça et je travaille dur pour leur donner raison. Après, ce que je fais, beaucoup de joueurs peuvent le faire.

Que vous apporte Rudi Garcia ?

Je n’ai pas honte de le dire : quand je vois Rudi, c’est comme si je voyais mon père. Il est dur mais juste. Il est tout le temps sur mon dos. Il me crie dessus si je rate une passe mais ne dira rien si un autre en rate une. Il a envie que je me perfectionne, veut m’aider. Moi, je veux apprendre. Je puise ma force dans ceux qui croient en moi. Le coach voit en moi un gros potentiel, un futur grand et me le dit souvent ; ça me fait pousser des ailes. Le moteur des joueurs, c’est la confiance. C’est important qu’un coach nous parle. Voir des gens qui croient en moi, ça me donne envie de tout déchirer.

Que vous a dit Garcia après la Coupe des confédérations ?

Il était content, m’a dit que je le méritais et que je devais continuer à travailler dur. Il m’a envoyé un message pour me féliciter pour mon but et ma compétition. Je l’ai remercié et ajouté que j’espérais que ça se passerait pareil à l’OM.

Pourquoi ne voit-on pas le même joueur en sélection et à l’OM ?

Je ne vous cache pas qu’au Cameroun on me sent plus relâché, plus libre. Quand je joue pour le Cameroun, j’ai l’impression de porter toute mon équipe. Je joue avec enthousiasme, je me lâche, je tente ce que je veux. Là-bas je sais que je peux le faire. J’ai envie de retrouver ce même Frank avec l’OM, je veux être relâché, prendre un maximum de plaisir tout.

Mais où se situe la différence ?

J’ai une totale confiance en moi, en mes coéquipiers. C’est différent ici où il y a plein de bons joueurs. Je vais faire l’effort d’être ce Frank Zambo-là à Marseille. Je vais donner le meilleur de moi-même en prenant du plaisir, tout en respectant les consignes du coach.

On vous sent plus déterminé que jamais...

Oui. Je le ressens. Je ne sais pas si c’est grâce à la coupe des confédérations, mais j’ai gagné en confiance et je veux montrer que je suis là et qu’il faudra compter sur moi. On ne cesse jamais d’apprendre.

Comment avez-vous accueilli votre prolongation jusqu’en 2021 ?

Ça fait toujours du bien de savoir que le club compte sur toi. Je suis allé la chercher, cette prolongation, j’ai travaillé dur. Je suis content d’être récompensé. L’OM, c’est mon club de cœur, je l’aimais déjà au Cameroun. Je ne sais pas si vous y êtes allé, c’est le club que tous les Camerounais et tous les Africains aiment. J’ai la chance d’y être et de continuer l’aventure. À moi de montrer que je n’ai pas prolongé pour rien. Je pense que mon avenir est dans ce club. Je vais tout donner pour lui.

C.T.  avec La Provence