Le Français s’est adjugé le maillot jaune à l’issue des quatre étapes de la compétition.

 

Une étape lui aura suffi pour remporter le 16ème Grand prix cycliste international Chantal Biya. En remportant la troisième étape entre Ngolbang, Zoétélé et Meyomessala, samedi dernier, Roman Martial du club Auvergne Rhône avait pris une option pour succéder au Marocain Lahsaini Mouhsine, le vainqueur de l’édition 2015.  Après les quatre étapes, Roman Martial  a été plus rusé que les 46 autres coureurs  pour monter sur la plus haute marche du podium hier, au Boulevard du 20 mai à Yaoundé. Le Français de 29 ans a su gérer son temps pour boucler les 578 km du parcours en 14h20’11’’. Au classement général, il a fait mieux que son coéquipier Simon Guglielmi, arrivé avec cinq secondes de retard. Le podium a été complété par Hervé Raoul Mba, le coureur de la Société nationale des hydrocarbures (Snh velo club). Le Camerounais a échoué à 22 secondes du maillot jaune.

Jean-Bosco Nsenguimana a remporté la dernière entre Sangmélima et Yaoundé, longue de 169 kilomètres. Le coureur rwandais s’est imposé au sprint devant le Français Simon Guglielmi et l’Ivoirien Cissé Issiaka, déjà vainqueur de la première étape entre Yaoundé et Bafia. Comme l’année dernière, le Cameroun a joué de malchance dans cette compétition. Après la chute de Clovis Kamzong Abossolo lors de la dernière édition en 2015, une panne mécanique, à dix kilomètres de l’arrivée a scellé le sort du Cameroun. Hervé Raoul Mba maîtrisait la course avant que son vélo ne le lâche sur la colline du quartier Mvan. N’eût été cette défaillance technique, le Cameroun aurait pu, selon des observateurs, reconquérir le trophée, trois ans après les prouesses d’Yves Ngue Ngock.

Les Lions Indomptables du vélo ont pu se consoler avec le titre de la meilleure équipe du parcours. Avec un chronomètre de 43h06’08’’, Snh vélo club a terminé en tête, devançant ainsi les huit autres écuries. Le Rwanda s’est classé deuxième, devant le Maroc (3ème) et l’équipe nationale du Cameroun (4ème). Le classement par points a été dominé par Cissé Issiaka (37) soit, deux de plus que Simon Guglielmi et Sahbaoui Soufiane du Maroc. Le prix du meilleur grimpeur est revenu à Simon Guglielmi. A ce jeu, il battu Jean-Bosco Nsenguimana pourtant le favori de cette catégorie de grimpeurs.  Le Rwandais arrivait au Cameroun en tant que dernier vainqueur du  Tour du Rwanda. Il a pris part à la Tropicale Amissa Bongo. Il s’est caché au départ avant de monter en puissance au fil de la compétition.

Caristan Isseri à Maben 
 

Classement général

1-      Roman Martial (Auvergne Rhône de France) 14h20’11’’

2-      Simon Guglielmi (Auvergne Rhône de France) 14h20’16’’

3-      Mba Hervé Raoul (Snh vélo club (Cameroun) 14h20’33’’

4-      Cissé Issiaka ( Côte d’Ivoire) 14h20’50’’

5-      Mentheour Paul Michael (Club de la défense France) 14h21’53’’

 

Classement par équipe

1-      Snh vélo club (Cameroun), 43h06’08’’

2-      Equipe nationale du Rwanda, 43h10’36’’

3-      Equipe nationale Maroc, 43h11’01’’

4-      Equipe nationale du Cameroun, 43h15’19’’

5-      Sélection Auvergne Rhône Alpes, 43h16’21’’

Les différents maillots

Maillot jaune : Roman Martial (Auvergne Rhône de France)

Maillot rose : Jean-Bosco Nsenguimana (vainqueur d’étape)

Maillot bleu (meilleur Africain) : Mba Hervé Raoul (Snh vélo club (Cameroun)

Maillot blanc (meilleur jeune) : Simon Guglielmi (France)

Maillot blanc à pois (meilleur grimpeur) : Simon Guglielmi

Maillots vert (meilleur aux points) : Cissé Issiaka (Côte d’Ivoire)

 

Réactions

« Beaucoup de souvenirs »

Roman Martial, vainqueur du Grand prix

« Je ne regrette pas d’avoir pris part à cette édition du Grand prix cycliste Chantal Biya. Il y a eu un bon public, une bonne ambiance et à la clé, je remporte le maillot jaune. A mon arrivée,  je ne savais pas à quoi m’attendre, je ne connais pas le parcours. J’ai su que je pouvais tenter un coup après ma victoire lors de la 3ème étape. Lors de la dernière étape, ça été serré jusqu’au bout. J’ai pu m’accrocher au peloton pour le soulagement à la fin. La compétition avait un très bon niveau. Les Camerounais étaient très motivés, les Suisses et les Rwandais marchaient bien. La différence s’est faite au niveau de la gestion de groupe, une chose qui a fait notre force. J’ai reçu un prix de la Première dame. Je ne la connaissais pas vraiment. Je vais rentrer avec ce cadeau en souvenir »

« Mon câble de vitesse m’a lâché »

Hervé Raoul Mba, premier Camerounais

« Ça été une très belle édition. Nous avons eu à faire à de très bonnes équipes et nous avons donné tout ce que nous pouvions. J’ai caressé le maillot jaune jusqu’à dix kilomètres de l’arrivée. Sur panne du câble de vitesse de mon vélo, j’ai vu mes poursuivants revenir à ma roue. Il était alors difficile de courir avec ce problème de vitesse. J’ai dû me battre pour rester dans le podium. Nous avons loupé la première étape mais au fil de la course, on se rapprochait du maillot jaune. Au départ de la dernière course nous étions à 12 secondes du sacre mais tout a basculé au dernier virage ».

« Faire mieux l’année prochaine »

Dieudonné Ntep, entraîneur national du Cameroun

Nous avons manqué le maillot jaune à 10 kilomètres de l’arrivée. Il faut tirer un coup de chapeau à nos deux équipes, qui se sont très bien comportées durant cette compétition. Kamzong Abossolo a travaillé pour Hervé Raoul Mba tout au long de la course. Leur équipe a terminé en tête et celle du Cameroun a été classée quatrième. Nous allons nous contenter de cela, en espérant faire mieux l’année prochaine. Je ne vois pas en quoi l’absence de Damien Tékou et Gérémie Nzéké aurait pénalisé le Cameroun. Lorsqu’un coureur est sanctionné par son club, la Fédération ne peut rien faire. Nous ne savons pas pourquoi ils n’ont pas été convoqués. Nous avons eu un problème mécanique sans lequel le maillot jaune serait resté ici. Cette année, c’est un problème du câble de vitesse arrière que nous avons changé la veille qui nous gâche la compétition.

Propos recueillis par C.I.M