Une réunion de concertation a eu lieu mardi entre le ministre des Transports et les professionnels du secteur des Transports. Ces derniers s’insurgent contre l’attitude du patron des transports qui serait à leur goût, inaccessible.

 

Eclats de voix. Ton agressif. Invectives. Propos déplacés. Recadrage.  Des ingrédients d’une rencontre électrique entre le ministre des Transports et les professionnels du secteur des transports routiers. Le face à face à eu lieu mardi 6 septembre 2016. C’était à l’occasion de la journée de sensibilisation des acteurs et professionnels du secteur des transports sur la prévention et la sécurité routière dans la région du Centre. Les syndicalistes n’ont pas loupé Edgard Alain Mebe Ngo’o. Le premier à prendre la parole a donné le ton d’un échange qui a été tout sauf une partie de plaisir. Il s’agit de Collins Ndefossokeng. Le président du Syndicat national des employés du secteur des transports terrestres (Synester) a regretté l’absence de collaboration étroite entre le ministre et les professionnels du secteur routier. Avant de souhaiter un tête-à-tête avec le patron des transports pour discuter des problèmes réels de la profession. Patrice Samen va ensuite taper sur le même clou, en déclarant dès l’entame de son propos qu’il est « très fâché contre le ministre des transports ». Celui qui préside aux destinées de la Fédération nationale des syndicats des chauffeurs du Cameroun a carrément fait savoir au ministre des Transports, et en des termes crus, qu’il devait commencer par balayer sa cour avant de balayer celle des autres.

Accusations contre accusations

Durant près de trois quart d’heure, le patron des Transport en prendra pour son grade. En bon capitaine, Edgard Alain Mebe Ngo’o va tenter de calmer les ardeurs. « Nous sommes en famille », lance-t-il à l’endroit de ses interlocuteurs ? Non sans demander aux concernés « de retirer les propos déplacés. Je prie que les échanges soient courtois. Et celui qui veut faire des accusations, qu’il ait ou minimum des preuves de ce qu’il avance ».  Pour conforter sa position, le ministre des Transports a, à maintes reprises, interpellé sa collaboratrice en charge des Transports dans la région du Centre. Laquelle n’a pas hésité à voler au secours de sa hiérarchie en convoquant les multiples réunions qu’elle a tenu avec les professionnels du secteur des transports routiers, dans le sens de la bonne marche de cette activité dans la région. D’ailleurs, les propos de la déléguée des Transports dans la région siège des institutions, a été fortement acclamée par une bonne partie de professionnels présents dans la salle de réunion. En tout cas, les échanges qu’il y a eu entre le ministre des Transports et les acteurs et professionnels du secteur des Transports, montre bien qu’il y a divergences de vue dans la manière d’entreprendre des actions aux fins d’assainir le secteur des transports routiers.

Transport de qualité

La réunion d’hier se voulait donc un cadre d’échange et de partage basé sur la prévention  et la sécurité routière  dans la région du Centre à quelques mois d’importantes échéances que sont les Coupes d’Afrique des nations 2016 dames et 2019 messieurs.  « Yaoundé est la dernière étape de la tournée de sensibilisation sur les règles de prévention et de sécurité routière qui devront s’appliquer avant, pendant et après les Can 2016 et 2019 », a indiqué Edgard Alain Mebe Ngo’o. Pour préparer ces deux rendez-vous, le patron des Transports appelle au civisme des professionnels du transport routier. « Les coupes d’Afriques sont des grands rendez-vous qui mobilisent des touristes qui ne peuvent se mouvoir dans les bonnes conditions que si le secteur des transports est bien organisé », martelé le ministre. Lui qui a insisté sur la mise en place d’un système de transport adéquat. Il s’agit pour lui d’offrir aux « yaoundéens » et aux visiteurs de la capitale, un transport de qualité avec un niveau de sécurité et de sûreté de qualité.  C’est ce qui explique que le ministre des Transports a instruit aux gouverneurs de région, des concertations élargies visant à identifier en profondeur les carences qui existent dans le secteur et d’envisager de solutions.

Règlementation

Au chapitre des problèmes qui minent le secteur, le ministre a relevé le non respect des règles générales du code de la route ; le mauvais état physique des véhicules, le manque de professionnalisme et des visites techniques ; le défaut d’affichage ; la conduite sans permis de conduire ; l’absence de courtoisie de la part des chauffeurs et leur mauvaise présentation, l’anarchie dans le transport périurbain et le transport illégal et clandestin. Aux grands maux, de grands remèdes. Edgard Alain Mebe Ngo’o a proposé comme solutions, la sensibilisation par les syndicats, de leurs membres au code de la route ; plus de sérieux dans les enseignements dans les auto-écoles ;  la remise en bon état des véhicules ; la propreté des chauffeurs et de leur véhicule de transport ; la visite technique régulière des véhicules ; l’acquisition de tous les documents nécessaires à la mise en circulation des véhicules.  Le ministre a instruit à ses collaborateurs des services déconcentrés de veiller à l’application de ces mesures.

Achille KAMGA (Le Messager)