Sa majesté Dieudonné Beliby Ndzana, chef supérieur des Béti (Centre-Sud-Est) de Douala, est mort des suites d’un accident de la circulation sur la route Douala – Yaoundé le 4 mai 2016 à l’âge de 56 ans.
La chefferie supérieure des Béti (Centre, Sud et Est) de Douala, ce lundi 9 mai 2016, au quartier Nkololoun dans l’arrondissement de Douala 2ème, porte le deuil de son chef, sa majesté Dieudonné Beliby Ndzana. Dans la cours les chaises de couleur verte sont classées en deux rangées en attente d’un potentiel visiteur. Au cœur de cette concession une colonne de fumée s’échappe d’un feu de bois allumé pour la circonstance, devant la case sacrée. L’ambiance est triste. La famille Beliby Ndzana est dans l’amertume. Berthe Ndzana Fouda, la fille ainée de cette famille de plusieurs enfants, reçoit les visiteurs qui s’annoncent par moment. « La journée de 4 mai 2016 est une journée que je veux oublier », dit-elle en larme.
C’est ce jour fatal que la mort leur a définitivement privé de leur père sur la route Douala-Yaoundé. « Il était pourtant bien portant. Nous dévions nous rendre le lendemain (Jeudi 5 mai 2016 Ndr) à Nanga Eboko », se souvient Princesse Lysette Esther Belibi, la sœur du défunt. Selon Me Quentin Mekongo, le secrétaire particulier du chef, le drame est survenu au point kilomètre 37 aux environs de 21 heures. « Tout est parti d’une négligence sur la voie publique. J’ai serré à droit pour permettre à un pickup qui tentait de faire un dépassement de passer. Il s’est trouvé coincé et a voulu rentrer dans la file de voiture. En voulant l’esquiver, nous sommes rentrés sous un camion stationné depuis plus de cinq jours sur la route sans aucune signalisation », déplore Me Quentin Mekongo.
Sur le coup, cette autorité traditionnelle a eu un coup violant sur la tête qui a entrainé une hémorragie. Il rend l’âme quelques minutes plus tard aux urgences de l’hôpital régional d’Edéa. Cependant, Les trois autres passagers s’en sortent indemnes, juste avec de légères blessures. La communauté Béti perd un père « unique à son genre, ambitieux, rassembleur ». Plaque tournante de la vie traditionnelle, associative, culturelle, économique et sportive ce peuple, il arrive au trône en 2001, à l’âge de 40 ans, après le décès son père, Joseph Beliby Ndzana. Ce gardien de la tradition Béti, a tenu les rênes de cette communauté pendant presque 16 ans.
« Il avait de bonnes qualités, très ouvert et généreux. Il avait initié plusieurs projets, donc entre ayutres la professionnalisation des jeunes. Il faut que Dieu nous accord les moyens pour réaliser ces projets », confie son secrétaire particulier. Membre du conseil de sage de Canon de Yaoundé, cet homme né en 1960 a crée dans chaque arrondissement une représentation de la chefferie qui lui permettait de mobiliser et rassembler ses sujets. Il est l’initiateur du projet Esok Ya Mbu, le conclave des peuples de la forêt centre-Sud-Est dans le Littoral, un mouvement culturel annuel. « Il était la fierté de la famille et ma fierté personnelle », déclare Princesse Lysette Esther Belibi, secrétaire adjointe section Rdpc du Wouri 2. Sa majesté Dieudonné Beliby Ndzana laisse une veuve. Le conseil des chefs siègera pour désigner son successeur. Les affaires courantes sont gérées par le secrétariat de la chefferie. En attendant la programmation des obsèques, qui auront lieu « probablement en début du mois de Juillet 2016 » selon la famille, le corps a été conduit à la morgue de l’hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala.
Ange Simo
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