L’organisation citoyenne, après des enquêtes sur le terrain, appelle à la vigilance des consommateurs de poisson des villes de Douala, de Doumé, de Yokadouma, de Yagoua et de Mamfé. Lire en intégralité, la communication de l’Ods.

 

C’est dans un point de presse intitulé : « Madame le Délégué Départemental de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales de la Lékié ou la passion du service public » que Lilian Maurice Koulou Engoulou a décliné la position de l’Observatoire du développement sociétal (ODS) sur l’affaire dite du poisson avarié de Congelcam. En effet, a relevé le Coordonnateur général « En date du 23 mars 2022 à 11h, Madame le Délégué Départemental de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales a effectué, suite à de nombreuses plaintes de consommateurs et témoins, une descente d’inspection inopinée sur le marché d’Obala, plus précisément dans les chambres froides de la poissonnerie dénommée « Congelcam », et y a saisi 05 tonnes (cinq) de poisson avarié qui ont été détruits par incinération le lendemain à Monatélé, en présence de toutes les autorités départementales, et de nombreux badauds.

Pour l’ODS, cet acte « apparaît à nos yeux comme un véritable acte de bravoure de haut vol, qui mérite admiration et encouragements aussi bien des autorités que de l’ensemble de la communauté nationale ». Avant de regretter que «  Paradoxalement, voire scandaleusement, il semble se former un front de dénigrement contre la personne de cette responsable et son action clairement régaliennes et citoyennes. Plus malheureux encore est l’appui à peine déguisé d’organisations dites de protection des consommateurs. Allez savoir pour qui elles roulent au bout du compte. A-t-on jamais vu un commerçant de quelque produit que ce soit avouer le moindre défaut à sa marchandise ? L’association qui s’affiche devant la presse à prétendre s’informer auprès des propriétaires des commerces inspectés par l’autorité compétente espère quoi ? Se donner quelque visibilité ? Celle-ci serait de mauvais aloi et entachée de suspicion, car une telle organisation est supposée recueillir ses informations auprès des consommateurs prioritairement, avant d’interpeler les producteurs et vendeurs sur les anomalies dénoncées ».
Il faut dire que L’Observatoire du Développement Sociétal quant à lui s’est astreint à descendre sur les lieux à Obala. Dans les rues, et au marché, les personnes abordées sont unanimes à affirmer que la vente et la consommation du poisson avarié fait partie de leur quotidien. Des femmes nous ont dit qu’elles ont appris à sauver le bol alimentaire de leur famille en lavant le poisson avarié à l’eau tiède salée et du citron, le frire sec et l’apprêter avec des condiments et aromates odoriférants dans une sauce fortement épicée. « Aucun des spécialistes à qui nous en avons parlé ne nous a confirmé que cette pratique neutralisait les effets toxiques du poisson avarié sur l’organisme humain. De même, à Yaoundé, notre « vox pop » établit sans équivoque que la vente de poisson avarié est monnaie courante dans les points de distribution de Congelcam. Ceux qui en ont les moyens le jettent, les plus modestes essaient de s’en accommoder du mieux qu’ils peuvent ».

« Une dame nous a confié que le subterfuge communément pratiqué pour camoufler le poisson avarié est de l’engainer dans une épaisse gangue de glace, et le mélanger ensuite au poisson en bon état dans les congélateurs présentoirs. Des employés veillent à ce que les clients n’examinent pas de trop près le poisson, notamment en dégageant les opercules de la glace pour s’assurer du bon état des pièces choisies. Un binôme de l’ODS dépêché à Douala a recueilli de nombreuses informations similaires.
De toute évidence, la santé et la sécurité du consommateur ne semblent pas s’inscrire dans les préoccupations premières de Congelcam ».

Avec ces faits, l’ODS exhorte Congelcam à la citoyenneté, à l’honnêteté et au patriotisme. Qu’il lui revienne en conscience que la santé et la vie des ses compatriotes comptent par-dessus tous les profits que peuvent lui rapporter ses activités. « Il pourrait commencer par doter en procédure d’urgence tous ses points de distribution en gros et en détail, de générateurs d’énergie électrique dont la capacité minimale alimenterait aisément cinq congélateurs de 200 litres, et d’autres de gabarits spécifiques adaptés pour les chambres froides et dispositifs de conservation fixes ou mobiles. Une telle opération assurerait un relais efficace aux insuffisances et interruptions d’alimentation en énergie qui grèvent parfois lourdement le réseau national de distribution, améliorerait la qualité de la conservation et restaurerait la confiance et la sérénité dans l’esprit des consommateurs, tout en lui épargnant d’autres 23 mars 2022, ainsi que les désagréables effets de droit qui en découleraient ».
 

Synthèse de A.K