L'interview exclusive du ministre de la jeunesse et de l'éducation civique...

Monsieur le ministre, la semaine de la jeunesse se poursuit au Cameroun. Quelles en sont les activités marquantes ?

Merci beaucoup de l’intérêt que vous portez à ce grand évènement dédiée à la jeunesse, la 50e édition. Nous avons déjà procédé au lancement à Tiko et à Yoko de manière continue. Nous avons réalisé un certain nombre d’activités préparatoires, y compris des activités qui ne pouvaient pas attendre le lancement, notamment la construction des monuments dans les localités de célébration. Nous nous réjouissons que certaines localités aient déjà inauguré ces monuments. D’autres ont posé la première pierre. Le cinquantenaire étant une période et non une date fixe, toutes ces réalisations verront le jour progressivement.

Dans le cadre du cinquantenaire, nous avons également réalisé une fresque historique qui est une pièce de théâtre écrite et jouée par de jeunes camerounais. Elle retrace  l’histoire de la fête de la jeunesse avec des moments forts de la construction nationale et le rôle joué par la jeunesse dans l’histoire du Cameroun. Nous attendons que la diffusion de ce document sur les différentes chaînes audiovisuelles soit effective. Ce qui va permette à notre jeunesse de maîtriser l’histoire de cette célébration. La fresque en question a également été distribuée dans toutes les régions. Il va y avoir des projections dans les établissements scolaires, villages et quartiers.

Pour l’heure, nous sommes en train d’entamer la dernière phase de cette semaine, avec le carnaval « Jeunesse ». Cette activité importante a pris ses marques le 6 février dernier. Peu avant, le 5 février, c’était la journée des travaux d’intérêt communautaire. A l’occasion, des monuments ont été inaugurés. Pour le reste, il y a la foire des initiatives et de  la créativité des jeunes.  Cette foire qui se déroule au niveau national du 8 au 9 février 2016 a déjà eu lieu dans les régions…

L’on y note justement un engouement réel des jeunes. Que peuvent-ils espérer concrètement, au-delà des festivités circonstancielles ?

…Nous avons une activité importante avant même la grande célébration du 11 février. C’est le gala de l’excellence jeunesse. C’est l’occasion pour valoriser la jeunesse ces 50 dernières années. Il est question de rendre hommage aux jeunes talentueux qui se sont distingués, ont fait ou continu de faire la fierté du Cameroun dans différents domaines. A l’occasion de ce gala nous voulons également profiter pour faire une levée de fond, histoire de soutenir les projets de jeunes. Donc, nous appelons à toutes les bonnes volontés, de venir à assister à ce gala. Non seulement pour découvrir ce que ces jeunes talentueux camerounais ont fait pour ce pays, mais également pour contribuer à supporter leurs initiatives louables.

Et comme vous le savez, toutes les autres activités de la semaine de la jeunesse concourent aux missions qui sont les nôtres. A savoir,  l’éducation civique et la promotion de l’intégration nationale. L’autre mission importante et pas des moindres consiste à intensifier l’insertion socio-professionnelle des jeunes. C’est la raison d’être de la foire des initiatives des jeunes. Bien de jeunes font des choses extraordinaires. Il faut du marketing pour promouvoir cela. Il y en a qui portent des projets brillants et  voudraient des financements. Il faudrait vendre cela pour que des gens s’y intéressent.

Donc, il va y avoir une série d’échanges et de partages entre les jeunes et ceux qui se sont distingués au plan national et international. Ces conférences sont organisées pour que ceux qui ont réussi parlent à leurs cadets. Comme quoi, on peut exceller dans ce Cameroun. A titre d’information, ces rencontres sont prévues pour le cas de Yaoundé, au Lycée Général Leclerc, à l’Ecole Polytechnique de Yaoundé, à l’Institut Africain d’Informatique (IAI) et à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (Iric).

A côté des activités de réflexion, je rappelle qu’il y a des caravanes de sensibilisation sur le civisme et sur l’insécurité, organisées par différentes associations de la jeunesse.  Le thème de cette édition qui  est « jeunesse, citoyenneté et lutte contre l’insécurité pour l’avènement d’un Cameroun émergent », interpelle les jeunes. Il se doivent d'être mobilisés pour bouter hors de notre territoire les ennemis de la paix. Ainsi, nous pourrons aisément nous concentrer sur l’émergence du Cameroun.

Vous êtes à la tête d’un département ministériel clé, à même de renseigner sur leurs conditions d’existence.  Quelles sont les problèmes des jeunes au Cameroun ?

Le problème des jeunes c’est d’abord, comme ils le disent eux-mêmes, un problème réel d’insertion professionnelle. Mais il y a également un problème de moralité, parce que c’est un cercle vicieux qu’il faut couper si nous voulons progresser. La crise de moralité qu’il y a au sein de la jeunesse aujourd'hui ne suscite pas la confiance de certains partenaires. La jeunesse pendant ce temps se sent délaissée et a tendance à aller davantage dans ces actes d’incivisme. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a lancé la campagne nationale d’éducation civique et d’intégration nationale. Elle vise à réarmer la jeunesse et même les adultes pour qu’ils servent de modèle.

Cette intensification de la campagne doit s’accompagner de l’insertion professionnelle, pour montrer à la jeunesse les possibilités qui s’offrent à elle. Les jeunes ne croient pas toujours à ces possibilités ou ne vont pas nécessairement chercher ces informations. Il faudrait intensifier la communication vers eux. comme quoi, il ne faut plus seulement attendre avoir son diplôme et aller se faire recruter. Il faut qu’une bonne partie de la jeunesse crée des structures pour employer d’autres. Il y a des secteurs porteurs comme l’agriculture et l’élevage. On peut devenir chef d’entreprise agricole ou agropastorale. C’est pourquoi nous développons des concepts pour amener les jeunes à comprendre cela. Je pense que le gouvernement est en train de le faire dans un partenariat global. Nous devons mobiliser les jeunes et les accompagner avec le concours des autres départements ministériels. Une manière durable de répondre au problème majeur du chômage.

J’insiste sur le fait que nous devons réarmer moralement les jeunes. Il y a un problème de crise morale, de crise de citoyenneté. Il faut croire à son pays, à ce que l’on vous propose et avoir de la confiance les uns pour les autres. Aujourd’hui il y a des jeunes qui ont contracté des emprunts auprès des problèmes gouvernementaux et qui n’ont pas remboursé. En faisant cela ils ont compromis la chance de leurs cadets qui ne peuvent plus en bénéficier. C’est une crise de moralité et d’incivisme à laquelle il faut s’attaquer. Il faut donc que cette jeunesse se remette au travail. Peut-être qu’à l’avenir les jeunes devraient passer par le service civique pour pouvoir bénéficier d’un programme gouvernemental. Ainsi nous pourrons garantir leur bonne moralité et eux, prospérer dans leurs affaires.

Quelle est votre message aux jeunes qui désespèrent encore ?

Il y a une voix plus autorisée que moi qui va s’adresser à la jeunesse. Mais ce que je peux donner c’est un conseil en tant que ministre de la jeunesse et parent de jeunes. Je veux leur dire que la très haute hiérarchie, le président de la République, S.E Paul BIYA, a la jeunesse dans son cœur. Tous les moments forts du renouveau nous le démontrent à suffisance. La jeunesse a toujours été au centre de ses préoccupations. Au point de lui dédier tout un département ministériel. Ce qui n’est pas le cas dans beaucoup de pays dans le monde et en Afrique. Donc il faudrait croire en ce leader, au Président de la République, à son gouvernement et aux opportunités qui sont offertes. Le souci est de faire du Cameroun une République exemplaire. Pour ce faire, il faudrait d’abord soi-même être une jeunesse modèle. La campagne d’éducation civique et d’intégration nationale concoure à cela. Ainsi, chacun pourra avoir sa parcelle d’activité, sa parcelle du gâteau national comme beaucoup aiment à l’appeler. Il faut une mobilisation de la jeunesse dans un esprit de citoyenneté responsable.

Entretien mené par S.B