La structure sert de dortoir aux enfants de la rue. La réunion du Comité de gestion attendue.  

Le Centre international de l’artisanat de Yaoundé (Ciay) a été inauguré le 4 avril 2016 par Luc Ayang, président du Conseil  économique et social. C’était en marge de la cinquième édition du Salon international de l’artisanat du Cameroun. Ce joyau architectural constitué de quatre bâtiments dont deux centraux et deux latéraux est un fruit du partenariat entre la Communauté urbaine de Yaoundé et le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa).  Cinq bons mois se sont écoulés et le Ciay continue de chercher ses artisans. Les locaux restent à ce jour, inoccupés par ces chevaliers de l’art manuel. Au point où l’on en arrive à se demander pour qui est-ce-que le service d’hygiène a été déployé au sein de cette structure.

 

Le lundi 19 septembre, comme tous les jours d’ailleurs, le Ciay présente encore le visage d’une bâtisse en chantier. Alors que des employés du service d’hygiène vadrouillent dans la cour extérieure, car tous oisifs, quelques maçons effectuent des travaux sur le bâtiment secondaire. A l’arrière de ces bâtiments, un champ en friche favorise la poussée des herbes qui jonchent les murs de  la clôture. A l’intérieur, c’est la poussière qui a envahi les meubles. A l’entrée de chaque boutique (plus d’une centaine ndlr), et en fonction des niveaux, on remarque tout de suite qu’il est inscrit un numéro  et des indications sur l’identité du futur occupant.

Consultations

Ce lundi 19 septembre, comme c’est rarement le cas, une secrétaire est disponible pout tout renseignement et l’adjoint du Directeur général du Centre sert de guide à deux dames intéressées par la location des espaces-boutiques. Ces mouvements de personnes s’expliquent par les nominations qui ont eu lieu en début septembre 2016, des responsables du Ciay, excepté ceux de la Direction générale. Selon le Directeur général adjoint, « c’est une structure de l’Etat. L’Etat a mis en place ce Centre pour les artisans, et comme toute structure, il y a des préalables. Il faut que l’Etat trouve des moyens à mettre en place pour aménager le site, il faut qu’on fasse des consultations avec nos partenaires selon les critères pour pouvoir s’installer ici ».

Si on lit entre les lignes, on n’est pas prêt d’espérer que le Ciay sera opérationnel dans les semaines à venir. Même si le Dga reste optimiste. « Avec toute la bonne  volonté que nous avons, on ne peut que faire ce qu’on veut. D’ici mi-novembre, le Cameroun va abriter la Can féminine et cette structure a été désignée comme faisant partie des sites touristiques de la Can féminine et un lieu de loisirs.  Ce qui est sur, nous ferons tout pour que ce Centre soit opérationnel », projette-il. Il précise que le Centre international de l’artisanat de Yaoundé est réservé aux artisans et non aux vendeurs d’objets d’art. Il s’agira de sélectionner parmi les meilleurs. Et parmi ceux-ci, apprend-on, il y a d’abord les lauréats de la dernière édition du Salon de l’artisanat. Car, pour l’aménagement du site, ils sont d’office qualifiés.

Formation

Pour qu’un artisan y aménage selon les modalités, il faudrait qu’il en exprime le besoin et dépose une demande. Au Ciay, on renseigne qu’il y a une particularité pour la diversité des produits artisanaux. Cela permettra aux artisans de continuer à pratiquer, à exposer et à commercialiser les produits. « Nous gérons les artisans depuis la création de ce ministère  en 2004. Nous allons les former et faire des expositions dès le mois prochain  et commercialiser leurs produits. Je ne peux vous donner les chiffres, mais, ces artisans « lauréats », vont donner des petites contributions pour l’entretien et le bon fonctionnement  des locaux du bâtiment », informe le Dga.  Notons que le comité de gestion du Centre n’a pas encore statué. Bien que le gouvernement se soit donné pour mission de « moderniser » ce secteur générateur de richesses et d’emplois. En attendant que les artisans intègrent le site, les enfants de la rue occupent les lieux.

Amandine ATANGANA, Le Messager