Ces Fonds qui seront collectés à travers l’opération du 4è emprunt obligataire lancé par le ministre des Finances à Douala et Yaoundé les 21 et 22 septembre 2016 seront investis dans les secteurs de l’eau et énergie, travaux publics, et développement urbain.

150 milliards Fcfa. C’est le montant que veut collecter l’Etat dans le cadre du 4è emprunt obligataire. Baptisé « Ecmr 5,5% net 2016-2021 », ce nouvel instrument de l’endettement à moyen et à long terme de l’Etat a été lancé le 20 septembre 2016 à Douala par le ministre des Finances de la république du Cameroun, Alamine Ousmane Mey.  Pour cet emprunt obligataire, le 4è du genre, l’Etat a opté pour un consortium de prestataires de services d’investissements pour structurer et mobiliser les 150 milliards Fcfa. Il s’agit d’un consortium constitué d’Afriland first bank, Edc investment corporation et Société générale. Et selon les rebondissements de ces dernières heures, le site Investiraucameroun informe qu’avant même l’ouverture des souscriptions, sept banques et autres institutions financières locales ont déjà garanti au gouvernement, à travers des prises fermes, « la mobilisation d’une enveloppe globale de 112 milliards de francs Cfa ». Ce qui représente 70% de l’enveloppe sollicitée.

 

« Ce niveau de prises fermes démontre clairement le degré de confiance que les acteurs du marché financier local ont pour la signature de l’Etat du Cameroun», rapporte le site d’information en ligne. Par ailleurs, le consortium constitué d’Afriland first bank, Edc investment corporation et Société générale s’est engagé à mobiliser 82 milliards de francs Cfa. Dans le même temps, un syndicat de prise ferme constitué par la Bicec, filiale locale du groupe bancaire français Bpce ; le Gabonais Bgfi ; le Nigérian Uba et le Camerounais Cbc ont pris l’engagement de pourvoir des fonds, à hauteur de 30 milliards de francs Cfa, apprend-on de nos confrères. Tout calcul fait, il apparait qu’il ne reste donc que 38 milliards de francs Cfa à collecter pour atteindre le montant escompté.

Taux d’intérêt

Au cours du lancement du 4è emprunt obligataire à Douala, le ministre des Finances a fait savoir que cette opération vise « à participer au financement des projets structurants inscrits dans le Document de la stratégie de croissance et de l’emploi, qui est une déclinaison opérationnelle de la vision 2035 du Cameroun ».  A propos de ces projets structurants, nous avons appris que cet argent sera injecté dans les secteurs de l’eau et de l’énergie à hauteur de 86 milliards Fcfa, des travaux publics (27,3 milliards Cfa) et le développement urbain qui va engloutir 9,1 milliards Fcfa. L’Etat se réservant une marge de 17 milliards Fcfa pour ses interventions au profit d’un certain nombre d’entreprises.

Notons que  l’emprunt obligataire des 150 milliards Fcfa qui relève par ailleurs d’une démarche normale de financement qu’on peut anticiper dans le budget ou qui peut s’imposer en cours d’année budgétaire, ne représentent moins de 5% du montant du budget. Et donc, pour les économistes, « n’est pas une démarche exceptionnelle ». Les 150 milliards Fcfa sont réparties en 150 millions Fcfa d’une valeur nominale de 10 000 Fcfa. Cette obligation a une maturité de 5 ans pour un taux d’intérêt de 5,5%. La période de souscription est prévue du 27 septembre au 12 octobre 2016. Concernant le choix du consortium, on s’accorde dans les milieux de la finance à dire qu’il est le meilleur dans la mesure où « c’est un mécanisme opératoire, sûrement le meilleur que l’Etat a eu à sa disposition. Du point de vue financier, ce consortium offre une prestation de service et se fait rémunérer. Il est possible que l’Etat l’ai choisi soit parce qu’il est le moins coûteux, soit parce que c’était la seule alternative ».

Achille KAMGA, Le Messager