L’initiative de l’Institut panafricain pour le développement région Afrique centrale (Ipd-Ac) vise à faire de la décentralisation un véritable levier de développement local.

 

« Rendre les élus locaux et personnels des communes de cette région capables d’établir le lien entre la coopération et le développement dans un contexte de décentralisation ; de s’approprier la maîtrise des ouvrages, le montage des projets communaux et la recherche des financements ; de gérer et d’évaluer lesdits projets tout en s’assurant de leur pérennité », était le but de l’atelier organisé par l’Ipd-Ac du 04 au 06 juillet dernier à Bertoua. Et pour cause, comme l’a relevé Jean Pierre Tsalon, le maire de la commune de Bertoua 2ème dans son allocution de circonstance, « très souvent le reproche qui nous est fait est que la plupart de nos projets sont mal ficelés, mal montés et leur exécution sur le terrain donne des résultats épouvantables que nous connaissons tous ». Conséquences de ces défaillances managériales a-t-il ajouté, « nos partenaires financiers nationaux et internationaux rejettent nos projets communaux ou refusent tout simplement de nous accorder des financements nécessaires ».

D’où la justification du thème central « montage et management des projets ». L’enjeu de la phase 2 du Programme de formation et d’appui au développement local (Profadel), mis en place en 2012 par l’Ipd étant le renforcement des capacités de ces acteurs de développement locaux, il ressort de cet atelier que des négociations sont en cours pour l’accompagnement des organisations paysannes de la région de l’Est. « Dans les prochains jours, nous allons accompagner les organisations paysannes et leurs communes dans la réalisation des projets de développement » a rassuré Romuald Pial Mezala, directeur régional de l’Ipd-Ac. L’expérimentation de la phase pilote de ce programme qui a démarré 2012 dans les communes de Baham, Douala 3ème, Doumé, Meyomessala et Pouma, est aujourd’hui à sa deuxième phase, avec l’implication de ses effets sur trois autres régions du Cameroun, à savoir l’Ouest, le Littoral et l’Est », rassure le directeur régional de l’Ipd-Ac. A en croire certains maires de l’Est, « cette structure nous accompagne déjà dans le montage des projets dans la recherche des financements. Elle finance également des microprojets et fournit des ressources à quelques institutions socio-éducatives et sanitaires ». D’où le bonheur des participants qui ont exprimé leur gratitude à l’Ipd-Ac, pour la qualité des enseignements reçus. Occasion pour Grégoire Mvongo, le gouverneur de la région qui présidait les travaux de cet atelier, d’exhorter les élus locaux à capitaliser ces enseignements pour un développement palpable et harmonieux de la région du soleil levantCar, rassure t-il, « le gouvernement à travers le processus de décentralisation est en train de procéder au transfert des compétences de troisième génération aux collectivités décentralisées. Vous devez donc avoir à l’esprit que la politique de développement intégré mise en œuvre par le chef de l’État n’aura de valeur que si les maires deviennent de vrais managers de projets». En rappel, l’Ipd-Ac et le gouvernement camerounais ont développé depuis plus de cinq décennies une expérience de coopération pour le développement. De son côté, l’Ipd-Ac, s’est engagé à renforcer les capacités des organisations paysannes et des élus locaux sur les thématiques liées à la décentralisation et au développement local. S’agissant des impacts, « la phase 1 du Profadel a permis de former et d’outiller une centaine de maires et leurs adjoints. Bien plus, chacune des cinq communes pilotes citées plus haut dispose désormais d’un plan de formation. Douze projets prioritaires ont été élaborés et soumis au financement, et près de 350 acteurs de développement ont été formés », expliquent les responsables de l’Ipd-Ac.

D.R.T.