Repli de la croissance économique, reprise des pressions inflationnistes, persistance du déficit budgétaire… les pays de la sous-région ont subi les conséquences de la morosité du secteur pétrolier en 2016.

 

Le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), a tenu sa quatrième réunion ordinaire de l’année le 20 décembre 2016. La réunion qui s’est tenue dans la salle du Conseil de la Beac à Yaoundé a été présidée par Lucas Abaga Nchama, le gouverneur de l’institution et président statutaire du Cpm. Il s’est agi pour le Comité de politique monétaire de la Beac de prendre connaissance de l’évolution générale de la situation macroéconomique au niveau mondial et sous-régional, ainsi que des perspectives pour 2017. Comme c’est le cas depuis le début de l’année, le constat fait par le Cpm est celui de « la décélération de la croissance économique » en zone Cemac (Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale). Cette décélération « plus prononcée qu’initialement prévu », est selon le Cpm, en liaison avec les effets dépressifs de la morosité du secteur pétrolier sur la demande intérieure et sur le secteur non pétrolier.

A l’issue de la réunion du Cpm, le communiqué final fait remarquer que sur la base des prévisions mises à jour, l’année 2016 serait marquée par un repli de la croissance économique autour de 1,0 ; une reprise des pressions inflationnistes, avec un taux d’inflation se situant au niveau de la norme communautaire de 3,0 ; la persistance du déficit budgétaire ; un léger repli du déficit extérieur courant et une situation monétaire qui se solderait par un taux de couverture extérieure de la monnaie d’environ 50%. En tenant compte de ces analyses, et après examen des différents facteurs influençant la stabilité monétaire et financière, le Comité a décidé de maintenir inchangé le Taux d’intérêt des appels d’offres. De même, les taux d’intérêt sur placements des banques seront maintenus inchangés, ainsi que les coefficients de réserves obligatoires et le taux de rémunération des réserves. Par ailleurs, abordant les questions relatives aux réserves de change, le Cpm a pris connaissance de la situation à fin octobre 2016 et « approuvé  la stratégie de gestion des réserves de change pour le premier  trimestre 2017 ».

La peur du Brexit

En marge de la quatrième et dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Beac, la situation économique sur le plan international a également fait partie des préoccupations. Sur le sujet, le Cpm révèle que l’activité économique au plan international s’est légèrement consolidée au troisième trimestre 2016, en rapport avec un redressement, quoique modeste, dans les pays émergents, et une accélération de la croissance dans la plupart des pays memebre du G7. Toutefois, souligne le Cpm, « des inquiétudes sur la croissance mondiale persiste, en liaison avec les incertitudes entourant l’issue des négociations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni dans le cadre du Brexit et l’orientation de la politique économique de la nouvelle administration américaine ».

Achille KAMGA (Le Messager)