Annoncé pour intégrer le Club d’élite au niveau de l’Accord international sur le Cacao, il devra rentabiliser son potentiel au niveau mondial.

 

C’est une bonne nouvelle pour la filière Cacao au Cameroun. L’Organisation internationale du Cacao et du Café (Oicc) annonce l’entrée très bientôt du Cameroun, dans le Club d’élite au niveau de l’Accord international sur le Cacao. La nouvelle a été révélée en marge de l’audience qu’a récemment accordée le ministre du Commerce du Cameroun, Luc Magloire Mbarga Atangana, au Directeur exécutif de l’Oicc, le Dr. Jean Marc Anga. Ce dernier justifie l’entrée du Cameroun dans ce Club très sélect par le fait que ce pays « a déjà montré des dispositions positives en la matière, il dispose de certaines variétés de cacao qu’on ne retrouve pas dans certains grands pays producteurs comme le Ghana et la Cote d’ivoire, donc il s’agit pour le Cameroun de pouvoir rentabiliser ce potentiel ».

On peut aussi ajouter le fait que le Cameroun soit l’un des membres les plus importants au niveau de l’Oicc. D’ailleurs, le ministre du Commerce en cette qualité et de par sa riche expérience dans le domaine du cacao et des matières premières en général, a toujours été l’un de ceux sur qui s’appuie le Directeur exécutif quand il a besoin de conseils en matière de conduite des affaires pour l’Organisation. Ceci pouvant expliquer cela. Notons que le contexte actuel est tel que les prix du cacao ont lourdement chuté pendant la dernière campagne cacaoyère. A ce sujet, l’Oicc assure qu’elle s’emploie à faire remonter la pente. « Les prix ne sont certes pas au niveau où ils étaient en 2015-début 2016-, nous avons aujourd’hui un regain d’optimisme en ce qui concerne l’avenir de la filière cacao, nous ne sommes pas encore au niveau souhaité… mais ils sont en train de remonter. C’est aussi pour échanger sur les rôles que les pays peuvent jouer  pour renforcer cette évolution positive des cours, que nous sommes venus échanger avec le ministre du Commerce », explique le Dr. Anga.

La visite du Directeur exécutif de l’Oicc intervient au lendemain du lancement de la campagne cacaoyère 2018-2019 au Cameroun. L’occasion aussi pour les deux responsables, de dresser l’état des lieux de la filière. L’on retient l’accroissement de la production nationale,  qui est  passée de 231 642 à 253 510 tonnes commercialisées entre les campagnes 2016/2017 et 2017/2018,  soit une augmentation de 21 868 tonnes ; la remontée de la qualité, les quantités de fèves exportées en Grade I ayant progressé, entre les campagnes 2016/2017 et 2017/2018, de 1.099 à 8.933 tonnes , soit une amélioration de 713% ; une meilleure valorisation locale de la fève camerounaise, les volumes transformés par l’industrie locale étant passés de 33 023 à 53 403 tonnes entre les campagnes 2016/2017 et 2017/2018, pour un potentiel à court/moyen termes d’au moins 130 000 tonnes.

De quoi rassurer l’Oicc qui, en septembre prochain à Abidjan, lors de la réunion de l’Organisation, devra peser pour l’intégration du Cameroun dans le Club d’élite au niveau de l’Accord international sur le cacao.

Achille KAMGA (Le Messager)