Constitué de dix personnalités désignées par Dieudonné Happi, cet organe consultatif dont la mise sur pied intervient dans un contexte où des voix s’élèvent pour questionner le bilan de sept mois du Comité de normalisation, est sujet de controverse au sein du gotha footballistique.

C’est la saison des décisions à la Fédération camerounaise de football ! Quatre jours seulement après la décision portant désignation des membres de certaines commissions permanentes et spécialisées, Dieudonné Happi dont la plume et le parapheurs sont particulièrement prolixes ce mois, signe un autre « décret » portant création et nomination des membres du conseil des sages. Cet organe qui n’existe nulle part dans les statuts de l’instance faitière du sport roi camerounais est constitué de dix personnalités parmi lesquels : Prince Emmanuel Ngassa Happi (président), Dr Jean Marc Ngalle Mbonjo (vice-président), Prince Ndoky Mukété (rapporteur) Augustin Edjoa, Bâtonnier Luc Sendze, Ahmadou Tidjani, Fayçal Mourad et l’honorable Brigitte Mebande (membres).

 

Des dix visages, seuls Ngassa Happi, président d’honneur de l’Union sportive de Douala ancien vice-président du Comité de normalisation I dirigé par Joseph Owona ; Ndoky Mukété, ancien Sg adjoint de la Fécafoot, Augustin Edzoa, ancien ministre des Sports et Brigitte Mebande, ancienne présidente d’Union sportive d’Abong-Mbang et candidate malheureuse à la présidence de la Fécafoot en 2015, cumulent des états de service dans la gestion des affaires du football au Cameroun. Quoique le document dont votre site a obtenue copie ne donne aucune information relative aux missions dévolues à cet organe, il n’y a l’ombre d’aucun doute que ces hommes et femmes agiront comme dans un organisme consultatif. Si l’on s’en réfère aux  exemples que nous inspire certaines institutions, le conseil des sages est une instance de réflexion et de concertation indépendante et sans orientation politique, religieuse ou syndicale.

Force de proposition

C’est dire que Ngassa Happi et son équipe joueront le rôle de sentinelle en émettant en cas de besoin, des commentaires puisqu’étant une force de proposition pour des actions dans l'intérêt général. A cet effet, il mettront sans doute à la disposition du Comité de normalisation des avis, des expériences et des connaissances dans l’optique de permettre à l’organe transitoire installé à Tsinga depuis septembre 2017, d’améliorer le travail sur le terrain en termes de résultats, mais aussi d’organisation, de formation, de gestion administrative, financière et technique, afin de hisser le football camerounais à la hauteur des efforts consentis par les acteurs du football camerounais. Mais alors que cette nouvelle décision du normalisateur en chef est à peine rendue publique que déjà des voix s’élèvent pour questionner l’opportunité et la légitimité de ce Conseil que beaucoup qualifient d’inutile et de « budgétivore » du simple fait que l’Article 2 du texte de nomination prévoit des « facilités de travail dont les montants seront prévus par le Comité de normalisation ».

C’est que, beaucoup de pourfendeurs de l’équipe Happi voient en cet acte, une volonté pour le brillant avocat de poser les jalons, jeter les balises et préparer une éventuelle et incontournable prorogation du bail du Comité de normalisation par la Fédération internationale de football association (Fifa). Surtout qu’à l’épreuve des faits, l’exigence de l’instance au sujet du fameux projet de modification de la loi N°2011/018 du 15 juillet 2011 relative à l’organisation et la promotion des activités physiques et sportives au Cameroun, n’a pas toujours été soumise à l’Assemblée nationale en dépit de la tenue le mois dernier, d’une nouvelle session.

Indignation

Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, visiblement plus préoccupé à sauver la Coupe d’Afrique des nations (Can) que le Cameroun abritera l’an prochain, plutôt que de soumettre ce texte qui a servi de prétexte à la prorogation de six nouveaux mois du mandat des normalisateurs (1er mars-31 août 2017 Ndlr), à l’appréciation des députés de la Nation. Les promesses du ministre des Sports et de l’éducation physique aux émissaires de la Fifa en février dernier garantissaient pourtant que l’Etat du Cameroun devait changer sa loi pour se donner les moyens de réduire les contestations judiciaires. Vu Sous cet angle, certains observateurs se perdent eninterrogations si ce n’est de l’indignation, laissant songeurs et interpellatrices les réelles missions d’un Comité de normalisation dont les actions « commencent à s’éloigner et à se distancer des chantiers où, il est le plus attendu ». A suivre !

C.T.