Agé de 31 ans, cet ancien  boxeur Camerounais, désormais aux  Arts martiaux mixtes (MMA), a réussi à s’imposer  parmi  les meilleurs combattants mondiaux de l’Ultimate fighting championship dans la division des poids lourds, avec un palmarès de 11 victoires sur 13 combats réalisés.

C’est un athlète plutôt serein, humble  et ambitieux  qui  s’est présenté pour la première fois devant la presse camerounaise, le 2 mars dernier à Douala.  Francis Ngannou, l’ancien boxeur  Camerounais, désormais combattant des Arts martiaux mixtes (MMA) et depuis décembre 2015, lutteur de  l’Ultimate Fighting championships (UFC), a profité de ses vacances au Cameroun  pour aller à la rencontre de ses  compatriotes, un public qui le soutient, malgré la distance qui les éloigne.

 Après un parcours, semé d’embuche en boxe, en raison de l’amateurisme qu’on observe sur la scène sportive  nationale, cet ancien conducteur de mototaxi, a décidé  d’aller chercher fortune ailleurs, précisément en occident où les conditions semblent  favorables. Au bout d’un voyage routier, marqué non seulement, par la traversée osée du désert nigérien, mais aussi par des  combats, cette fois-ci de survie,  ce sportif camerounais, chute en France. C’est d’ailleurs dans ce pays, où il a connu l’un des moments atroces de sa vie,   que son histoire avec le sport de combat a pris une autre tournure. Francis passe du ring  de  la Boxe,  sa passion d’enfance, pour celui de la lutte, une nouvelle pratique sportive,  que cet athlète doit  devoir se l’approprier.

 

« J’ai rencontré un coach en France et je  lui ai posé mon problème et mon souhait  d’être champion du monde. Il m’a accordé le bénéfice de doute   parce que j’avais un physique athlétique. C’est ainsi que j’intègre mon premier club d’entrainement et je travaillais en dormant pratiquement à même le sol.  Au bout de quelques jours de travail, mon coach m’informe que la boxe en France ne m’est pas  très favorable pour ma carrière et me conseille de migrer en lutte, qui peut être un ascenseur social pour moi », explique ce lutteur.

 Ascension fulgurante

C’est ainsi que ce boxeur embrasse les arts martiaux mixtes, un choix qui lui réussit plutôt bien. Avec un parcours élogieux dans les championnats régionaux européens, ce natif de Batié, dans la région de l’Ouest, atterrit  à l’UFC, la plus importante organisation mondiale des arts martiaux mixtes, basée aux Etats-Unis, dans la division des poids lourds. Il s’impose lors de son   premier combat face  à Luis Enrique, et domine ensuite entre autres,  Curtis Blaydes,  Bojan Milhajlovic. Malgré ses prestations fulgurantes, Francis, prétendant au ceinture  poids lourd de l’UFC,  perd son duel le plus médiatisé et très attendu par ses compatriotes, le 20 janvier dernier  face à l’Américain  Stipe Miocic, de 5 ans son ainé, et champion de l’organisation depuis 2016.

« Cette défaite m’a empêché de dormir pendant  plusieurs semaines  parce que je n’arrive pas  personnellement  à  la justifier. Je n’ai pas perdu ce combat parce que je manquais de capacité, mais juste parce que je n’étais  pas bien encadré comme les autres. Je titille les meilleurs du monde qui sont bien  entourés  et qui le pratique depuis le bas âge. J’ai accepté ce combat parce que c’était une opportunité qui se présente rarement et j’étais certains de disposer les capacités requises.   Mais, ce n’est qu’un début. Je promets aux Camerounais qu’ils auront  cette ceinture au Cameroun », a déclaré ce champion. Après cet échec, Francis se tourne vers l’avenir, avec son rêve de toujours, trôner sur le toit du monde, d’où la nécessité de venir se ressourcer au bercail. Une occasion qu’il a saisie pour voler au secours des jeunes  boxeurs défavorisés, avec un appui matériel et technique. 

  En attendant de remporter d’autres combats, ce lutteur qui a conservé la nationalité camerounaise,  a réalisé sur un total de 13 compétitions de l’UfC, 11 victoires, pour deux défaites. Soit 7 victoires   par K.O, 4 par soumission et zéro sur décisions.

M.S