Alors que Douala et Yaoundé étouffent face à la pression démographique, le gouvernement tarde à s’inspirer du projet « Ville Nouvelle de Diamniadio », développé par la société américaine Alliances et qui s’inscrit dans le programme de développement du Grand Dakar à l’effet de traduire la volonté de l’Etat sénégalais de promouvoir le secteur de l’habitat.

Diamniadio, c’est est un méga pôle urbain de 525 hectares. Les premiers coups de pioche des travaux des trois premières infrastructures dites de seconde génération de ce nouvel El dorado situé à 30 km au de Dakar au sud-est et à 15 km au nord du futur aéroport international Blaise-Diagne (Aibd) ont démarré en  2014. En bref, il s’agit d’un complexe sportif multifonctionnel de 15 000 places, le Dakar Arena, qui doit sortir de terre en 2017 au prix de 22 milliards de Fcfa; un parc d’expositions de 20 000 mètres carrés spécialisé dans les activités de promotion culturelle et commerciale, d’un coût de 14 milliards de Fcfa et qui viendra en appoint au Centre de conférences international Abdou Diouf construit pour le 15e sommet de la Francophonie ; enfin, un hôtel de grand standing dont le coût est estimé à 30,8 millions d’euros.

Améliorer les services de l’e-gouvernement

A ces trois chantiers, se greffent travaux prévus, notamment relatifs à la construction d’un hôpital et d’un quartier administratif.  Projet majeur de la présidence Sall et de sa stratégie de développement économique, le Plan Sénégal émergent (Pse), le nouveau pôle urbain de Diamniadio est construit sur 2 000 hectares et vise surtout à désengorger la capitale. L’infrastructure devrait être un modèle de ville intelligente conçue selon une vision à long terme, comme le veut le principe de smart city (« ville intelligente »), qui consiste à construire et à organiser la ville en anticipant ses besoins à moyen terme et à long terme dans un esprit de développement durable. Cerise sur le gâteau, à Diamniadio, les technologies numériques occuperont une place essentielle. D’où l’implantation d’un parc numérique de 26 ha doté d’une panoplie d’installations électroniques : immeubles (dont trois tours d’entreprises) équipés d’infrastructures numériques de pointe tout en « nuage », centre de données, pôle de développement de logiciels, plateforme d’appels, centres de formation, de recherche, de production audiovisuelle et multimédia, services d’e-commerce, incubateur d’entreprises, bâtiment de séjour pour les étudiants…

Objectifs ? Attirer des sociétés nationales et multinationales, améliorer les services de l’e-gouvernement et dynamiser les activités de recherche et développement. Financé à hauteur de 70,6 millions d’euros par la Banque africaine de développement (Bad), le parc devrait générer 35 000 emplois directs et 105 000 emplois indirects à l’horizon 2025. Construit sur le concept de ville verte, le Pôle urbain s’inscrit, selon lui, dans le strict respect du développement des villes durables, avec le respect de l’environnement, un système performant d’assainissement et de traitement des déchets, la promotion des énergies renouvelables déjà expérimenté dans ce centre qui est alimenté par de l’énergie solaire.

Le Cameroun et se ses éléphants blancs

Et le Cameroun alors ? Habitué à se montrer réfractaire aux investisseurs étrangers pour des raisons égoïstes, le pays de Paul Biya est encore à la traine et continue de compter ses éléphants blancs à l’instar du Sawa Beach initié en 2002 sous le colonel Edouard Etondé Ekoto alors Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (Cud) et président du Conseil d’administration de la puissante organisation agricole Agrocom. Vantée et surmédiatisée au départ, le projet dont le budget (200 milliards de Fcfa) a été consommé avant même le premier coup de pioche a été abandonné depuis plus d’une décennie d’hibernation. La récente visite du président de la République du Sénégal Macky Sall devrait donc être un bon prétexte pour le Cameroun, de copier ce bel exemple de Diamandio, porté par la magie technologique du groupe américain Alliances. Ces derniers ne demandent qu’à transférer leur savoir-faire au gouvernement, au nom de la  révolution des nouvelles villes, seule solution pour régler l’éternel problème de décongestionnement.

C.T.